(Ottawa) Une étude commandée par la Fédération canadienne des municipalités révèle que les municipalités auraient besoin de 600 milliards de dollars en financement d’infrastructure pour aider à soutenir la construction de 5,8 millions de logements d’ici 2030.

C’est le nombre de portes que la Société canadienne d’hypothèques et de logement affirme que le Canada doit construire pour rétablir l’accessibilité au logement.

Les municipalités canadiennes expriment leur déception face au fait que les libéraux fédéraux n’ont pas inclus un nouveau modèle de financement des infrastructures dans leur énoncé économique de l’automne, cette semaine, malgré la promesse du premier ministre de le faire.

La fédération a tenu une conférence de presse jeudi à Ottawa pour demander au gouvernement fédéral de convoquer les dirigeants provinciaux, territoriaux et municipaux pour discuter d’un nouveau cadre de financement qui tiendrait mieux compte de la croissance économique et démographique.

Les municipalités affirment qu’elles ont besoin de plus d’argent pour tout construire, des routes aux transports publics en passant par les systèmes d’eau potable, afin de soutenir la construction de davantage de logements, et se tournent vers les niveaux supérieurs de gouvernement pour obtenir les fonds.

« Nous ne nous attendons pas à ce que le gouvernement fédéral et les provinces fassent volte-face samedi matin et fassent un chèque de 600 milliards de dollars pour combler cet écart », a déclaré Mike Savage, maire d’Halifax et président du caucus des maires des grandes villes.

« Ce que nous attendons, c’est qu’ils reconnaissent qu’il s’agit d’une menace réelle pour l’avenir du Canada, et particulièrement pour sa croissance, et qu’ils examinent les choses qu’ils peuvent faire », a-t-il ajouté.

La mise à jour financière présentée plus tôt cette semaine par la ministre des Finances, Chrystia Freeland, comprenait peu de nouvelles politiques en matière de logement, le gouvernement libéral reconnaissant la pression que l’inflation et les taux d’intérêt élevés exercent sur les finances fédérales.

« Nous reconnaissons les contraintes financières auxquelles sont soumis le gouvernement fédéral, ainsi que les gouvernements provinciaux, a indiqué M. Savage aux journalistes. Mais les administrations municipales subissent encore plus de pression budgétaire. »

Le gouvernement libéral a généralement adopté une approche amicale envers les municipalités, choisissant de travailler avec elles sur diverses priorités, dont le logement.

Par exemple, il a lancé l’été dernier un programme de fonds d’accélération du logement de 4 milliards de dollars, qui donne aux villes ayant des projets ambitieux pour stimuler la construction de logements la possibilité de demander un financement fédéral supplémentaire.

M. Savage a reconnu que le gouvernement fédéral a fait beaucoup pour les villes, mais a précisé que les municipalités ont besoin de plus de soutien pour réaliser les ambitions du Canada en matière de logement.

« Nous entretenons d’assez bonnes relations avec ce gouvernement au cours des dernières années », a-t-il déclaré. Ils (ont été) élus, vous vous en souviendrez, en 2015, sur la promesse de s’endetter pour aider à financer les infrastructures, y compris les infrastructures municipales. Nous ne dénigrons donc pas ce que le gouvernement fédéral (a) fait. Mais il nous faut plus. »

Dans un communiqué, l’attachée de presse de Mme Freeland, Katherine Cuplinskas, a déclaré que la déclaration économique de l’automne était « carrément » axée sur le logement avec des milliards de nouveaux investissements pour permettre la construction de davantage de logements. Cependant, elle n’a pas expliqué pourquoi le gouvernement fédéral n’a pas présenté un nouveau modèle de financement des infrastructures pour les municipalités.

« Le gouvernement fédéral est à la table avec des milliards de dollars de soutien et s’attend à ce que les Canadiens fassent également : que tous leurs élus travaillent ensemble pour construire plus de logements, plus rapidement », a-t-elle fait savoir.