(Québec) Le gouvernement Legault demande à une personne non-binaire de mettre fin à sa grève de la faim.

Alexe Frédéric Migneault a cessé de s’alimenter lundi et a installé son campement dans un parc près du siège de la Régie de l’assurance maladie, à Québec.

Alexe Frédéric Migneault réclame qu’on ajoute une troisième option de genre, « X », aux cartes d’assurance maladie du Québec, une option de rechange aux traditionnels « M » ou « F » pour les hommes et les femmes.

Alexe Frédéric Migneault n’a pas l’intention de recommencer à manger tant et aussi longtemps qu’il/elle n’obtiendra pas satisfaction.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Alexe Frédéric Migneault

« J’aimerais ça que cette personne cesse sa grève de la faim », a demandé la ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron, en mêlée de presse en marge d’une annonce vendredi à Québec.

« Il y a beaucoup de gens qui aimeraient qu’il arrête parce qu’on aimerait qu’il soit en sécurité. J’en ai discuté avec les communautés LGBTQ, l’Alliance Arc-en-ciel, qui est ici à Québec et qui a des liens avec cette personne. Tous, on aimerait qu’il cesse la grève de la faim pour qu’on puisse être plus en paix, pour travailler. »

Alexe Frédéric Migneault poursuit ses efforts depuis plus de deux ans pour obtenir gain de cause et il/elle en est à sa quatrième grève de la faim.

Mais la ministre affirme que le dossier « avance » et qu’un comité regroupant 18 ministères et organismes travaille à une solution.

« Il y a des choses qui se passent, il y a des étapes à faire, je ne peux pas tirer sur la fleur pour qu’elle pousse plus vite », a-t-elle résumé.

L’ajout de la désignation « X » contribuerait à protéger les membres de la communauté non-binaire du Québec et à garantir que les dossiers médicaux reflètent des informations exactes, a plaidé Alexe Frédéric Migneault.

« C’est une question de santé, de santé physique, de santé mentale, (pour) toute la communauté concernée », avait déclaré Alexe Frédéric Migneault à La Presse Canadienne.

Québec a commencé à autoriser l’année dernière un marqueur de genre non-binaire sur les certificats de naissance et de décès.

La Régie de l’assurance maladie n’a pas encore mis en œuvre cette option sur ses cartes, qui sont nécessaires pour accéder aux soins de santé financés par l’État.

En plus des symboles « M » et « F » sur les cartes, la Régie intègre un code selon le sexe des Québécois dans les numéros uniques de leur carte santé.

Dans un communiqué, la RAMQ a affirmé que ses cartes et ses numéros d’assurance maladie sont essentiels pour garantir que les diagnostics, les traitements et les soins soient « rattachés à la bonne personne ». Elle a ajouté que le ministère de la Santé analyse actuellement les conséquences de l’introduction d’une désignation de troisième genre sur le réseau de la santé et des services sociaux de la province.

Alexe Frédéric Migneault n’a pas l’intention d’abandonner sa grève tant que son numéro d’assurance maladie n’aura pas été changé et que sa carte d’assurance maladie n’identifiera pas « X » comme étant son genre.

L’eau, les boissons pour sportifs et le bouillon de légumes sont ses seuls moyens de subsistance.

Pas moins de 350 personnes ont demandé un changement de désignation pour « X » à la RAMQ, a précisé l’attachée de presse de Mme Biron. Il y aurait 16 000 personnes trans et non-binaires au Québec, selon les données qu’elle a transmises.