Environ un millier de producteurs agricoles et forestiers ont manifesté mercredi devant l’Assemblée nationale, à Québec, pour faire valoir leurs préoccupations quant à l’avenir « fragilisé » des fermes québécoises.

En marge du 99Congrès général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), le président général Martin Caron a estimé que, faute de « solutions porteuses et pérennes […] c’est l’assiette et le territoire des Québécois et Québécoises des 10, 20, 100 prochaines années » qui étaient en péril.

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Martin Caron (au centre), président général de l’Union des producteurs agricoles

Estimant que les producteurs étaient au cœur d’un projet de « toute première importance » – celui de nourrir les Québécois –, M. Caron a argué que ceux-ci devaient être partie prenante des « discussions et décisions ayant un impact sur leur avenir et sur celui de la relève [agricole] ».

Julie Bissonnette, présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec, a pour sa part déploré qu’il soit difficile de « vivre » de ce métier. « Pour l’avenir nourricier du Québec, il est impératif que le gouvernement soutienne davantage la relève agricole et d’en faire une priorité de la politique bioalimentaire du Québec », a-t-elle affirmé.

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« Vous nourrir sans pouvoir en vivre », peut-on lire sur cette pancarte aperçue lors de la manifestation d’agriculteurs à Québec.

3 millions pour la relève

Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, a annoncé dans la foulée un investissement de 3 millions destiné à la relève agricole et à l’entrepreneuriat.

« Je suis heureux d’annoncer un appui supplémentaire qui permettra d’accompagner plus de jeunes agriculteurs souhaitant s’établir dans toutes les régions du Québec. La relève agricole est au cœur des priorités de votre gouvernement afin d’assurer la pérennité de notre agriculture », a affirmé M. Lamontagne.

L’initiative ministérielle pour la relève agricole, lancée en septembre dernier, avait d’abord été assortie d’une enveloppe de 5 millions.

L’année 2023 a été éprouvante pour nombre d’agriculteurs touchés par le contexte économique difficile ou les conditions météorologiques extrêmes. En raison notamment de gels historiques ou d’inondations importantes, les rendements n’ont pas été au rendez-vous dans de nombreuses productions agricoles.

Lisez l’article « Rendements agricoles : “C’est pas mal notre pire année” »

Le Québec a connu cette année son mois de juillet le plus pluvieux depuis les années 1940, tandis que des records de froid ont été enregistrés en mai.