Le Syndicat des Métallos fait un don de 100 000 $ aux travailleurs du secteur public en grève. Affilié à la FTQ, le syndicat distribuera des cartes-cadeaux d’épicerie pour aider une « grande majorité de femmes […] qui tient à bout de bras les services publics ». Une première pour ce syndicat.

Ce sont 1000 cartes d’une valeur de 100 $ qui seront distribuées aux grévistes dans le besoin.

Le directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux, était aux côtés des grévistes de l’école primaire Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle, dans Hochelaga-Maisonneuve, pour en faire l’annonce lundi matin.

« C’est hyper important de soutenir les travailleuses qui soutiennent à bout de bras le Québec », a dit M. Lemieux. « C’est un non-sens de travailler et d’être obligé d’aller dans les banques alimentaires », a-t-il ajouté.

Le Syndicat des Métallos est affilié à la FTQ. Il regroupe plus de 60 000 travailleurs du secteur privé, « des mineurs, agents de sécurité, préposés aux bénéficiaires, secrétaires, manutentionnaires, soudeurs, techniciens, mécaniciens, marins », lit-on sur son site internet.

La présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service, Sylvie Nelson, était en larmes, lundi matin.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Sylvie Nelson (à gauche)

« Ça fait une quarantaine d’années que je milite et c’est la première fois que je vois la gang du secteur privé nous offrir ça en solidarité. Mes membres qui s’en vont dans les banques alimentaires… Tu me demandes si ça me touche ? Ben oui. C’est capotant », dit Mme Nelson.

Les demandes d’aide alimentaire sur les lignes de piquetage ont quadruplé, dit Pierrick Choinière-Lapointe, directeur exécutif du Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau (SEPB-Québec).

Il représente des éducatrices en service de garde, des secrétaires, des surveillantes d’élèves, des techniciennes en éducation spécialisée, dont la moyenne salariale est d’environ 30 000 $ par an.

Vice-président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Benoît Giguère était lui aussi ému. « Ça témoigne d’une grande solidarité entre les syndicats », a-t-il estimé.

Les profs de la FAE en sont à leur 13e jour de grève générale illimitée. Samedi, ils ont pu profiter de la générosité du public pour recevoir nourriture et chèques-cadeaux d’épicerie à la suite de collectes de dons organisées par leurs collègues à l’échelle de la province.

Environ huit syndiqués sur dix du front commun sont des femmes. Chez les profs de la FAE, la proportion de femmes est de 75 %.

Avec Vincent Larin