Naturel ou artificiel, le sapin de Noël ? Question aussi épineuse que celle de savoir qui, cette année, va poser l’ange sur la plus haute branche. Chose certaine, la tradition ne se perd pas. Car le sapin naturel québécois entre dans des centaines de milliers de chaumières, au Québec et dans plusieurs régions de l’Amérique.

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PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

La saison 2023 s’annonce bonne en ce qui concerne les arbres québécois exportés.

Nombre d’arbres de Noël du Québec exportés à l’extérieur du pays en 2022. Cela représente 63 % des exportations canadiennes. La valeur des arbres québécois exportés est de 66 millions de dollars. Et la saison 2023 s’annonce bonne, dit Hugo Cleary, administrateur de l’Association des producteurs d’arbres de Noël du Québec (APANQ). « Nos producteurs disent que la demande est très forte, indique ce dernier. Les gens voient les bienfaits des arbres naturels. »

Naturel ou artificiel ?

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Le sapin naturel a une empreinte carbone moins élevée que l’artificiel.

Justement, chaque saison ramène l’éternel débat : naturel ou artificiel, le sapin ? La Fondation David Suzuki recommande le sapin naturel. Car le sapin artificiel a une empreinte carbone plus élevée en raison de ses composants plastiques. De plus, il est souvent fabriqué à l’étranger et son transport génère beaucoup d’émissions de gaz. Il faut le conserver une vingtaine d’années pour que son empreinte carbone soit acceptable. Alors que le sapin naturel capte son lot de carbone.

Du Massachusetts au Venezuela

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Un arbre de Noël devant l’immeuble de la Bourse de New York

Où vont les arbres québécois exportés ? Dans 97 % des cas, ils se retrouvent chez nos voisins du Sud, principalement dans l’État de New York, le Massachusetts et le New Jersey. D’autres arbres aboutissent dans des résidences d’Amérique centrale (Panamá), du Sud (Venezuela) et des Antilles (Barbade, Aruba, Curaçao).

D’abord l’Estrie

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C’est l’Estrie qui compte le plus de producteurs d’arbres de Noël.

Des producteurs d’arbres de Noël, on en trouve dans plus de 10 régions québécoises. C’est l’Estrie qui compte le plus d’exploitants. En 2022, 133 producteurs des Cantons-de-l’Est exploitaient 6210 hectares d’arbres, suivis par 45 collègues de Chaudière-Appalaches (2291 hectares). En tout, 272 producteurs cultivent les sapins sur 9437 hectares. Les essences baumier et Fraser sont les plus demandées.

14 ou 15 ans

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La récolte des sapins se fait entre la fin d’octobre ou le 20, 25 novembre.

C’est l’âge des sapins de Noël mis en marché, estime Hugo Cleary, dont l’entreprise Cleary Evergreens se trouve à Cookshire-Eaton. « J’achète des transplants qui ont 45 centimètres de hauteur et qui ont 4 ou 5 ans d’âge, dit-il. Une fois qu’ils sont plantés, on doit les tailler chaque année, les fertiliser, etc. La récolte se fait entre la fin d’octobre et le 20, 25 novembre. » De sorte que le 1er décembre, les sapins sont prêts à la vente.

Près de 200 tonnes

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À Montréal, des milliers d’arbres sont ramassés annuellement.

Une fois le temps des Fêtes terminé, on recycle son sapin. À Montréal, des milliers d’arbres sont ramassés annuellement, indique le porte-parole Philippe Sabourin. « En 2022, près de 200 tonnes d’arbres ont été amassées, soit l’équivalent de 12 autobus de la STM », dit-il. Quelques centaines d’arbres sont employés pour enjoliver les patinoires publiques. La grande majorité est réduite en copeaux et utilisée comme combustible ou envoyée à l’entreprise Arbressence, producteur d’huiles essentielles. La collecte ? Elle a lieu en janvier. Les Montréalais doivent consulter le site montreal.ca, cliquer sur l’onglet Info-Collecte et taper leur code postal pour avoir les dates de ramassage par arrondissement. On peut aussi les porter dans les écocentres.

Sources : Association des producteurs d’arbres de Noël du Québec, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Global Trade Tracker, Ville de Montréal