La Ville de Saint-Jérôme pourra continuer de démanteler les campements de sans-abri sur son territoire malgré le temps froid.

La Cour supérieure a refusé vendredi d’émettre une injonction interlocutoire provisoire pour que la municipalité cesse immédiatement de démanteler les campements de sans-abri, comme le demandait la Clinique juridique itinérante.

Cet organisme juridique de défense des droits des personnes itinérantes plaide que Saint-Jérôme contrevient aux droits fondamentaux des sans-abri, puisque la municipalité n’offre pas de solution de rechange adéquate aux campeurs expulsés.

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Saint-Jérôme s’est doté de règlements municipaux interdisant à toute personne de dormir « sur les rues, trottoirs, parcs, terrains de jeux ainsi qu’à toute autre place publique ». En 2022, la municipalité a aussi interdit l’érection de campements à des fins non récréatives.

Trop peu de lits d’urgence

Depuis, les campements de personnes en situation d’itinérance sont régulièrement démantelés, dénoncent des intervenants et personnes itinérantes du milieu cités par le recours.

Or, la ville ne compte que six lits d’urgence, pour une population d’environ 40 à 50 personnes sans domicile fixe vivant dehors.

De plus, le fonctionnement du seul refuge d’urgence, la Hutte, barre l’accès à certaines personnes, par exemple si elles ont les facultés affaiblies ou présentent des enjeux de comportement, indiquent les documents juridiques consultés par La Presse.

Joint vendredi soir, le directeur général de la Clinique juridique itinérante, MDonald Tremblay, a fait savoir que la procédure entamée par l’organisme comprenait plusieurs étapes et que l’injonction interlocutoire « n’est que la première ».

En effet, la Cour supérieure sera appelée à se pencher sur le fond de la question à une date qui reste à déterminer.

Avec la collaboration de Lila Dussault, La Presse