(Montréal) Environ 500 civils travaillant pour les Fonds non publics (FNP) dans les bases militaires de l’Ontario et du Québec ont prévu de débrayer lundi.

L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) et l’Union des employés de la Défense nationale (UEDN) ont présenté à l’employeur un avis de grève plus tôt cette semaine. Les deux organisations syndicales affirment que l’employeur a refusé « de faire un effort » pour régler les principaux points de litiges.

Les principales revendications présentées par le syndicat concernent les salaires, notamment une grille salariale pancanadienne. Dans un communiqué, l’AFPC indique qu’il s’agit des travailleurs les moins bien rémunérés de la fonction publique fédérale.

« Les personnes qui travaillent pour les Fonds non publics offrent un appui essentiel aux militaires et à leurs familles, mais elles gagnent à peine plus que le salaire minimum et doivent souvent se trouver un deuxième emploi pour joindre les deux bouts », a déclaré par voie de communiqué Chris Aylward, président national de l’AFPC.

Les membres des FNP font partie de la fonction publique, poursuit l’AFPC, mais ils sont « nettement sous-payés par rapport à d’autres fonctionnaires fédéraux qui font le même genre de travail. »

Par exemple, les instructeurs de conditionnement physique et de sports de la base de Bagotville, situé dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, gagnent 62 % de moins que leurs homologues du Conseil du Trésor, soutient l’AFPC. Elle ajoute que les commis comptables de la base de Valcartier gagnent presque 10  $/heure de moins que ceux qui font le même travail pour les FNP à Ottawa, ce qui représente une différence de 31 %.

Le syndicat déplore qu’aucun progrès n’ait été fait par rapport à l’adoption d’une seule et même grille salariale pour le personnel des Fonds non publics, « dont le salaire varie énormément d’une base militaire à l’autre ».

Il souligne que la grille salariale pancanadienne est particulièrement importante pour l’équité puisqu’elle ferait en sorte que toutes les personnes qui font le même travail aient le même salaire.

L’AFPC a fait savoir que le régime d’avantages sociaux des membres a été suspendu de même que les prestations complémentaires versées aux personnes en congé de maternité. Le syndicat dit avoir trouvé en attendant un autre régime d’avantages sociaux pour les membres en grèves.

« L’employeur abandonne les travailleuses et travailleurs les plus marginalisés en éliminant leurs avantages sociaux. C’est de l’hypocrisie pour un gouvernement qui se vante d’être féministe, a dénoncé dans un communiqué June Winger, présidente nationale de l’UEDN. […] Clairement, le ministère de la Défense nationale a toujours du travail à faire pour créer un milieu de travail inclusif et diversifié. »

Les Services de bien-être et moral des Forces canadiennes (SBMFC), qui emploient les travailleurs des Fonds non publics, ont affirmé dans un courriel transmis à La Presse Canadienne que des plans d’urgence sont en cours d’élaboration en cas de grève.

Dans certains cas, les heures d’ouverture des installations pourraient toutefois être réduites, tandis que des évènements non essentiels pourraient être repoussés.

« Nous restons ouverts à de nouvelles négociations pour parvenir à un accord si nécessaire et nous restons déterminés à obtenir un résultat rapide et positif pour toutes les parties impliquées », a assuré le président-directeur général des SBMFC, Ian Poulter, dans le courriel.

« Nous sommes fermes dans notre engagement envers les communautés des Forces armées canadiennes et espérons atténuer autant que possible toute interruption des services. »

Le courriel indique que les SBMFC espèrent qu’un règlement pourra être trouvé entre les deux parties. Les SBMFC demeurent « dévoués aux efforts de négociation collective visant à parvenir à un contrat équitable pour nos employés ».