Le complexe ExCentris a ouvert ses portes au public dimanche afin que ce dernier puisse rendre hommage au fondateur des lieux, l’entrepreneur Daniel Langlois, et à sa conjointe, Dominique Marchand, morts tragiquement le mois dernier dans les Caraïbes.

Famille, amis proches, admirateurs : ils étaient nombreux à s’être déplacés en début d’après-midi afin de souligner la mémoire du couple.

La cérémonie se déroulait dans les anciens locaux du cinéma ExCentris, fondé par Daniel Langlois en 1999. Vêtus de noir, des visiteurs se recueillaient devant les portraits du couple, surplombant la pièce. Aux murs, des lettres d’adieux rédigées par des proches.

Rencontré sur place, le réalisateur Luc Bourdon a raconté avoir côtoyé l’entrepreneur depuis la création de l’institution, située sur le boulevard Saint-Laurent.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

La cérémonie d’hommage se déroulait dans les anciens locaux du cinéma ExCentris, fondé par Daniel Langlois en 1999.

« Il était d’une intelligence vive, d’une répartie incroyable. C’était quelqu’un d’exceptionnel », se souvient celui qui a été directeur général du Festival du nouveau cinéma de Montréal de 2000 à 2003.

« C’était quelqu’un qui… », a-t-il commencé avant de marquer une pause, sous le coup de l’émotion. « C’était quelqu’un qui nous forçait à donner notre meilleur. »

Daniel Langlois et Dominique Marchand ont été retrouvés morts le 1er décembre dans un véhicule incendié dans l’île de la Dominique, où ils exploitaient un complexe hôtelier écoresponsable depuis quelques années.

Quatre suspects ont été arrêtés à la suite du meurtre, dont leur voisin, l’homme d’affaires américain Jonathan Lehrer. Selon la théorie de la police, le couple aurait été abattu dans la foulée d’un conflit de voisinage.

« Cette fin-là ne correspond pas du tout à l’image que nous avons d’eux. C’étaient des gens discrets, simples. Ils étaient à l’écoute. C’est une tache au tableau qu’il va falloir effacer », a déploré Luc Bourdon.

Une contribution « incontournable »

Daniel Langlois s’est fait connaître après avoir fondé la société d’animation Softimage en 1986.

En 1994, il vend l’entreprise à Microsoft contre environ 200 millions de dollars et, avec une partie de la somme, crée la fondation Daniel Langlois, organisme privé à but non lucratif et philanthropique voué à l’avancement des connaissances en art et en science.

De passage à la cérémonie, la mairesse Valérie Plante a souligné l’apport important de l’entrepreneur à la scène culturelle montréalaise.

« Quand je suis arrivée à Montréal au début des années 1990, c’était mon spot, l’ExCentris. Je venais toujours au cinéma. C’était un lieu vibrant », a-t-elle témoigné devant les caméras.

Preuve de sa portée : de nombreuses personnes présentes à la cérémonie ne connaissaient pas le défunt, mais tenaient à lui rendre hommage.

« Sa contribution est incontournable dans l’histoire de l’art numérique au Québec », a affirmé Barbara Ulrich, qui a elle-même œuvré dans le milieu du cinéma.

Admiratrice de longue date, Karima Bensouda suit la carrière de Daniel Langlois depuis qu’il a fondé Softimage. « J’étais intéressée par ce qu’il faisait. C’était impressionnant », a-t-elle raconté.

La cérémonie s’est poursuivie jusqu’à 17 h. Un registre a été mis à la disposition des visiteurs dans le but d’être ultérieurement offert aux familles.