La Sûreté du Québec (SQ) cherche de nouvelles technologies pour remplacer la surveillance aérienne du réseau routier, une méthode qui a été mise de côté au tournant de 2020, après s’être révélée peu efficace dans les dernières années.

De 2013 à 2019, moins d’un millier de contraventions ont été données du haut des airs, selon les données obtenues de la Direction de la sécurité des réseaux du transport de la SQ.

Pendant ce temps, le programme a coûté plus de 157 000 $ en location d’avions de type Cessna et en formation de personnel à la SQ, et ce, sur une période de six ans. Les efforts de surveillance avaient notamment engendré des coûts de plus de 35 000 $ en 2013, puis de 30 000 $ en 2014 et en 2015. La facture oscillait ensuite entre 10 000 et 20 000 $ par année jusqu’en 2019.

« Il faut surtout comprendre que la surveillance aérienne, ça demande une grande planification au niveau de l’équipement, de la disponibilité, de la température. Ce n’est donc pas ce qui est privilégié. Ce qu’on est capables de faire au niveau terrestre, on va le faire avant », illustre en ce sens la lieutenante Ann Mathieu, porte-parole de la SQ, en entrevue.

Bref, tout indique que la SQ « s’en va vers autre chose en matière de surveillance, un dispositif qui sera plus adapté que la surveillance aérienne », évoque Mme Mathieu. « On se dirige tranquillement vers là, mais tous les détails vont être élaborés au moment opportun », poursuit la lieutenante.

Jusqu’ici, les forces de l’ordre ne donnent que peu de détails sur la nature de ces nouvelles technologies pour le moment, mais selon nos informations, une annonce importante est prévue dans le courant du printemps. En Europe, plusieurs pays ont déjà commencé la surveillance des automobilistes par drones, une mesure qui est justement beaucoup moins coûteuse.

Le terrestre d’abord

Pour donner une amende à partir des airs, un policier dans l’avion calculait la vitesse des automobilistes à l’aide de triangles jaunes peints sur le bord des autoroutes, en chronométrant les temps de parcours. Quand la vitesse était illégale, le patrouilleur en avion envoyait des collègues au sol intercepter l’automobiliste en infraction.

Le corps policier a toutefois décidé d’interrompre sa surveillance aérienne en 2020, au moment où la pandémie de COVID-19 frappait le Québec, avec un impact à la baisse sur le nombre de véhicules en circulation.

Même si les opérations de surveillance aérienne ont pris fin, il n’est pas exclu « qu’on puisse encore l’utiliser si on a une problématique ciblée précise et nécessaire dans une région donnée », nuance Mme Mathieu. « Si on a besoin d’aller avec cet outil, on va le faire. Mais on fonctionne bien avec les ressources terrestres la plupart du temps. »

Officiellement, la surveillance par les airs avait été relancée au tournant des années 2010 au Québec, par la voie d’un projet-pilote. Une telle mesure était toutefois chose courante pendant les années 1980 et 1990, avant d’être abandonnée pour des raisons surtout financières.

L’été dernier, au mois de juin, le journal La Tribune rapportait que le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) avait de son côté commencé à retirer les panneaux de signalisation de « surveillance aérienne » dès 2017. Certains pourraient toutefois être toujours en place, mais seront retirés à un moment ou un autre.

Avec William Leclerc, La Presse