L’intoxication grave d’un travailleur survenue en avril 2023 à la Fonderie Horne est en grande partie liée à une sous-estimation des risques associés aux contaminants, estime la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Dans un rapport d’enquête paru ce mardi, la Commission conclut en effet que la fonderie « a sous-estimé les risques associés aux contaminants ainsi qu’à l’ensevelissement, entraînant une intoxication grave d’un travailleur lors du travail dans les trémies, considérées comme des espaces clos ». L’organisme gouvernemental estime aussi que « la gestion de l’entrée en espace clos était déficiente ».

En avril dernier, un travailleur avait été blessé durant la nuit à la Fonderie Horne, après avoir été vraisemblablement intoxiqué durant des travaux d’aspiration de la poussière. L’évènement s’était produit lors de travaux d’aspiration dans le secteur des électrofiltres.

La victime était un opérateur travaillant pour SXB Environnement, une entreprise spécialisée en nettoyage industriel et pompage de matières dangereuses.

Une enquête de la CNESST avait été déclenchée dans la foulée de cet évènement. « Tandis qu’il faisait descendre les poussières à l’aide d’un outil racloir vers le tuyau d’aspiration, une grande partie de l’amas s’est détachée de façon soudaine, l’ensevelissant par-dessus la tête et le coinçant près de la porte à l’intérieur de la trémie », note la Commission dans son rapport rendu public ce mardi.

Elle ajoute que « l’intensité du choc a été suffisamment forte pour lui retirer son appareil de protection respiratoire et son casque de sécurité ».

C’est peu après que l’employé a respiré et ingéré les poussières toxiques, qui sont composées de plusieurs métaux lourds et nocifs pour la santé respiratoire. Le surveillant d’espace clos qui accompagnait l’opérateur de nettoyage industriel, qui n’a pour sa part pas été blessé, lui a ensuite porté secours en attendant l’arrivée des ambulanciers.

En juillet dernier, la CNESST affirme avoir exigé à la fonderie qu’elle modifie sa procédure de travail interne appelée « Sauvetage en espace clos », afin d’éviter qu’un tel évènement ne se reproduise. Cela a bel et bien été fait au cours des derniers mois, ont confirmé les autorités.

Afin de prévenir des accidents du genre, la Commission invite notamment les employeurs à « identifier tous les risques liés aux espaces clos, y compris ceux générés par les travaux, avec la participation des travailleurs concernés et des personnes compétentes dans ce domaine », en plus de mettre sur pied un « plan de sauvetage personnalisé ».

Dans un communiqué, le directeur général de la Fonderie Horne, Vincent Plante, a fait valoir que « l’incident dont il est question ici en est un hors du commun ». « Afin de faire la lumière sur cet évènement, une enquête interne a été menée par nos équipes à la suite de l’accident. Cette enquête a permis de déterminer que certaines procédures pour les espaces clos devaient être révisées et les entrepreneurs devant les mettre en place mieux encadrés », a-t-il toutefois reconnu.