L’école nationale du meuble et de l’ébénisterie, à Montréal, fermera ses portes en 2027.

Comme c’est le cas de tant d’universités et de quelques cégeps qui délocalisent leurs programmes en tout ou en partie, l’école de Montréal se trouve loin de son port d’attache, le cégep de Victoriaville.

Ça a été « une décision difficile à prendre », a déclaré Denis Deschamps, directeur général du cégep.

C’est le conseil d’administration qui a scellé le sort de l’école montréalaise lundi soir.

« Nous sommes conscients des impacts que cette décision aura à plusieurs égards, notamment pour les membres du personnel du campus de Montréal qui y ont développé un fort sentiment d’appartenance. »

L’école, située au coin de la rue Masson et de l’avenue De Lorimier, accueillera une dernière cohorte cet automne, laquelle pourra, conformément à la loi, terminer son parcours avant la fermeture.

Toujours ouverte à Victoriaville

Si sa filiale montréalaise ferme, l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie de Victoriaville, elle, reste ouverte, et un certain nombre d’enseignants de la métropole pourront partir y enseigner, s’ils sont prêts à déménager.

La direction affirme avoir frappé à plusieurs portes et multiplié les initiatives pour éviter la fermeture de l’établissement montréalais rendue nécessaire, allègue-t-on, par des revenus insuffisants.

Près de 30 enseignants et étudiants de Montréal ont fait le voyage vers Victoriaville lundi pour assister au conseil d’administration scellant le sort de l’école et pour dire tout leur mécontentement.

« Il y a déjà une pénurie d’ébénistes au Québec, c’est l’avenir de l’ébénisterie qui est en jeu », estime Mathieu Pellerin, qui enseigne à Montréal.

Plus vraiment « nationale »

David Gour, lui aussi professeur, fait valoir qu’avec la fermeture de son antenne montréalaise, l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie n’aura plus de « national » que le nom. « Déjà, en 2020, ils avaient mis fin au bail du programme d’ébénisterie d’art avec lequel nous cohabitions. »

M. Gour reproche au cégep de Victoriaville de ne pas avoir déployé beaucoup d’efforts pour trouver des solutions.

Julien Duchêne, qui enseigne aussi à Montréal, trouve pour sa part que l’école a fait bien peu de promotion de son programme dans la métropole.

Bon an, mal an, entre 15 et 20 ébénistes reçoivent un diplôme de la filiale montréalaise.

Disant comprendre la déception du personnel de Montréal, le cabinet de Pascale Déry, ministre de l’Enseignement supérieur, se montre persuadé qu’« avec la décision du Cégep visant à centraliser les activités à Victoriaville, l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie est là pour rester et demeurera un fleuron pour l’industrie. De son côté, la ministre va continuer de travailler pour attirer plus d’étudiants en région et développer l’offre de logements étudiants abordables, en plus d’accompagner l’établissement pour assurer une transition harmonieuse ».