(Montréal) Désireux que le conflit de travail chez Autobus Transco se règle, alors que 15 000 enfants sont privés de transport écolier depuis l’automne dernier, le ministre du Travail, Jean Boulet, a rencontré vendredi l’employeur et le syndicat.

« Je voulais mettre de la pression pour que ça avance et qu’on règle ce conflit-là », a expliqué le ministre en entrevue.

La grève des 350 chauffeurs d’autobus scolaire chez Autobus Transco à Montréal a débuté le 31 octobre 2023.

Quelque 15 000 enfants qui étudient dans des écoles des Commissions scolaires Lester B. Pearson et English Montreal, des Centres de services scolaires de Montréal et Marguerite-Bourgeoys, ainsi que du collège privé Sainte-Anne sont privés de transport scolaire depuis.

Le dossier est enlisé et il a trait à la rémunération des 350 chauffeurs d’autobus représentés par ce syndicat, rattaché à la Fédération des employé(e)s des services publics, affiliée à la CSN.

L’employeur a offert à plus d’une occasion de recourir à l’arbitrage pour trancher le différend, mais le syndicat s’y est refusé jusqu’ici, disant qu’il y a encore place à la négociation.

Le ministre du Travail trouve que ce serait une voie salutaire à suivre devant ce conflit de travail enlisé depuis des mois.

« Si j’ai le consentement des deux parties, je défère à un arbitre le lendemain et ça va mettre fin au conflit de travail. Il n’y a pas de raison de ne pas accepter qu’un arbitre se penche sur ce dossier-là. Lui tient compte de la compétition, des concurrents, des conditions de travail qui sont dans les conventions collectives de travail de même nature. Et c’est un expert, tiers, qui est neutre, impartial et objectif », a plaidé le ministre Boulet.

Après avoir rigoureusement analysé la situation, un arbitre rend ce qu’on appelle une sentence arbitrale et celle-ci tient alors lieu de convention collective, a rappelé le ministre du Travail.

Le ministre Boulet a déjà déployé une partie de son arsenal pour tenter de dénouer l’impasse : il a affecté un premier conciliateur au dossier en octobre 2023, puis un deuxième conciliateur en février dernier.

« Là, je réalise que ça ne bouge pas. Et il y a des répercussions humaines, sociales, économiques. On parle de transport scolaire », rappelle-t-il, en soulignant que le conflit touche encore plus durement des enfants handicapés et des enfants ayant des besoins particuliers.