Elle aussi impatiente d’attendre depuis des mois que les négociations pour le renouvellement des conventions collectives puissent commencer dans les Centres de la petite enfance, la FSSS a demandé la conciliation.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN, représente 12 400 travailleuses dans les CPE.

Les conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2023, soit en même temps que celles du secteur public.

Récemment, c’était la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ), affiliée à la CSQ, qui se plaignait de la même lenteur à entamer les négociations avec le gouvernement du Québec, elle qui avait déposé ses demandes en septembre dernier.

La FIPEQ a toutefois ceci de particulier qu’elle veut négocier à la fois pour ses membres qui travaillent dans les CPE et ses membres qui œuvrent dans les services de garde familiaux, qu’on appelle les RSG (Responsables de services de garde). Au total, elle représente 13 000 travailleuses dans les services de garde.

La FSSS aussi se dit prête depuis des mois à négocier. Fait inusité : elle a donc demandé la conciliation, avant même que les négociations débutent, a indiqué en entrevue lundi Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS.

« J’ai vraiment bon espoir. C’est rare qu’on fait une demande de conciliation avant même d’être assis et d’avoir déposé nos demandes. Donc, pour que nous, on en arrive là, c’est parce que nos travailleuses étaient vraiment rendues à un point où elles avaient envie que la négociation débute. Nous, on a envie et ça fait longtemps qu’on est prêt. Donc, on pense que la demande de conciliation va avoir un impact positif. On est allé chercher de l’aide », a affirmé Mme Vachon.

Elle n’a toutefois pas encore obtenu de date pour une éventuelle rencontre en conciliation.

Dès qu’on va pouvoir avoir une rencontre avec le conciliateur, je pense que ça va pouvoir débloquer et j’ai bon espoir que ça débloque en mars.

Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS

Dans leur cas, la négociation tarde aussi à cause d’un processus complexe, fait de négociation régionale et nationale, et de l’élaboration préalable d’un protocole de négociation, avant de débuter.

« C’est le temps que tout le monde s’entende dans chaque région qui fait en sorte que c’est un peu plus long », a dit Mme Vachon.

Québec attend les autres

Lorsque la FIPEQ, affiliée à la CSQ, s’était plainte, le 22 février, du fait qu’elle n’avait pu vraiment commencer ses négociations, alors qu’elle avait déposé ses demandes en septembre dernier, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, avait répliqué qu’elle devait attendre la CSN et la FTQ, qui représentent aussi de ces travailleuses.

« Je n’ai que la CSQ qui a déposé pour l’instant. On va préparer l’offre gouvernementale, mais ça me prend l’ensemble des demandes avant de le faire », avait répliqué la ministre.

Dans les faits, la FSSS représente la majorité des travailleuses dans les Centres de la petite enfance, alors que la FIPEQ représente la majorité des responsables de services de garde (RSG) en milieu familial.

La FIPEQ, plus avancée dans son processus de négociation, puisqu’elle a déposé ses demandes en septembre dernier, a commencé à mobiliser ses membres et a manifesté à Québec le 22 février. Il n’est pas encore question de grève, mais « on l’a en tête, parce qu’on essaie de faire bouger les choses », avait confié sa présidente, Valérie Grenon, en entrevue.

La FSSS n’en est pas encore là. « On est vraiment loin de parler de la grève. Pas du tout, pas du tout, pas du tout. On veut vraiment laisser. place à la négociation », a conclu Mme Vachon.