Pompiers qui arrosent les élèves, parents qui fournissent des ventilateurs industriels, uniformes qu’on modifie : face à la chaleur qui persiste dans plusieurs régions de la province, les écoles du Québec ont rivalisé d’ingéniosité, mercredi.

Aux grandes chaleurs les grands remèdes

À l’école primaire Jésus-Marie, à Beauharnois, on a pris les grands moyens pour rafraîchir les jeunes. Un camion d’incendie s’est déplacé à l’école pour arroser les élèves en après-midi. « Des profs m’ont dit que ça avait déjà été fait dans le passé, donc j’ai appelé les pompiers et ils ont accepté ! Les enfants étaient super contents, c’était comme la fête », dit Chantal Laniel, directrice de cette école. Il s’agit de pompiers volontaires, précise-t-elle. Les élèves étaient détrempés, certes, mais il n’a fallu que peu de temps pour que les vêtements sèchent. Mardi, les élèves avaient eu droit à des popsicles. Mercredi, les pompiers. Qu’en sera-t-il jeudi ? « On annonce de la pluie », dit en riant Mme Laniel.

Des dons de ventilateurs

À Sainte-Cécile-de-Milton, une famille a fait don d’une quinzaine de ventilateurs industriels pour chaque classe de l’école primaire Sainte-Cécile, fréquentée par 270 élèves. « Ce sont des parents qui étaient préoccupés par la situation et ils ont décidé, généreusement, de faire ce don. On voit que tout le monde se mobilise », dit Audrey Lebœuf, porte-parole du centre de services scolaire du Val-des-Cerfs.

Des uniformes mis (temporairement) au rencart

En raison de la chaleur « extrême » prévue, le Collège Notre-Dame de Montréal a permis exceptionnellement à ses élèves de porter leurs vêtements d’éducation physique toute la journée. Quelques autres écoles privées ont pris une telle décision, observe Geneviève Beauvais, porte-parole de la Fédération des établissements d’enseignement privés, qui regroupe près de 200 écoles. « On utilise davantage les espaces climatisés quand il y en a ou les espaces où la température est moins chaude. De plus en plus d’écoles ont des classes extérieures ou des espaces extérieurs ombragés qui peuvent être utilisés », ajoute Mme Beauvais.

Les écoles montréalaises, des îlots de chaleur

Le DThomas Deshayes, chercheur postdoctoral en physiologie de l’exercice et environnemental au Centre ÉPIC de l’Institut de cardiologie de Montréal, estime que les écoles continueront de fermer leurs portes lors des vagues de chaleur si des aménagements ne sont pas faits.

Il suffit de regarder quelques écoles à Montréal pour voir qu’elles sont souvent très asphaltées, avec peu d’ombre et peu de végétaux. C’est sûr que mettre les enfants dans ces conditions-là, ce n’est pas sécuritaire pour eux.

DThomas Deshayes, chercheur postdoctoral en physiologie de l’exercice et environnemental au Centre ÉPIC de l’Institut de cardiologie de Montréal

Il suggère d’opter pour des cours de récréation plus vertes avec des accès à l’eau, comme des brumisateurs. « Ces cours de récréation mieux aménagées contribueraient à réduire l’effet d’îlot de chaleur local et pourraient servir aussi les fins de semaine ou pendant les vacances à la communauté locale pour se rafraîchir. »

La chaleur frappe aussi en France

En France, cette semaine de rentrée des classes se fait aussi dans la chaleur accablante pour les élèves. Mercredi, le mercure atteignait 34 °C à Paris, Tours, Clermont-Ferrand et Nantes. Les prévisions étaient semblables pour jeudi.

À l’instar du Québec, les parents étaient invités à donner des bouteilles d’eau à leurs enfants et des collèges ont suspendu les activités sportives intenses. De nombreux bâtiments scolaires en France sont inadaptés aux changements climatiques, explique l’Agence France-Presse.