La majorité des 106 chiens saisis dans la résidence cossue de Blainville où Bouchard Bulldog tenait son élevage n’y étaient que de passage pour mettre bas, affirme l’entreprise. Son modèle d’affaires dépend largement de familles d’accueil, où vivent les chiennes reproductrices entre deux portées de chiots.

Plusieurs personnes de l’industrie des animaux de compagnie ont indiqué à La Presse qu’il s’agit d’un modèle d’affaires de plus en plus courant chez les éleveurs.

« On choisit ces familles parce que ce sont des amoureux des chiens », affirme Brigitte Bouchard, qui rejette l’étiquette d’« éleveur clandestin » qui colle à la peau de l’entreprise depuis la saisie d’avril dernier.

Ces familles se font essentiellement donner une chienne fertile, qu’elles gardent comme si elle était la leur, mais qui fait partie du cheptel reproducteur de l’entreprise.

Les chiennes mettent bas chez nous, et lorsque les chiots partent, après un minimum de six semaines, la mère retourne dans sa famille d’accueil. Le contrat est pour trois gestations et on ne transfère pas les papiers de propriété avant que le contrat soit complété.

Brigitte Bouchard

Bouchard Bulldog assume les frais de vétérinaire et certaines dépenses courantes.

Second cas de figure

Dans d’autres cas, les propriétaires paient leur bouledogue une fraction du prix courant, mais s’engagent à rendre leur chien disponible pour un certain nombre d’inséminations. Ils partagent ensuite les revenus de la vente des chiots avec Bouchard Bulldog.

L’entreprise dit avoir un cheptel de 56 chiens reproducteurs grâce à ces deux modèles.

Toutes les chiennes mettent bas par césarienne, parce que beaucoup ne surviraient pas à un accouchement par voie naturelle en raison de la taille anormalement grande des fœtus découlant des croisements génétiques.

La femme d’affaires a montré à La Presse des factures et des notes de frais de vétérinaire totalisant plus de 320 000 $ depuis 2016. « Plus il y a de chiens, plus il y a de troubles, comme des parasites, plus ça coûte cher à traiter. C’est de la gestion de troupeau », dit-elle.