Quand il était élève au secondaire, le camelot Christian Tarte séchait parfois les cours pour assister à des procès au palais de justice de Montréal. Cette fois, c’est pour écrire un article qu’il y est retourné.

Le 26 octobre 2023 au palais de justice de Montréal était enregistrée la reconnaissance de culpabilité de Farhan Shoaib, accusé d’avoir poignardé à mort son père Ahmad Shoaib dans la nuit du 24 juin 2022, à la suite d’une violente altercation entre le père et le fils.

L’accusé qui a été amené dans le box était calme et semblait serein avant de plaider coupable, d’une voix assurée, à une accusation d’homicide involontaire.

La juge Lyne Décarie a accepté l’entente convenue entre la procureure de la Couronne et l’avocat de la défense, une peine de sept ans de prison, moins le temps déjà passé en détention préventive, c’est-à-dire que l’accusé devra purger un peu moins de cinq ans derrière les barreaux.

Le moment le plus marquant a sans contredit été la lecture de cinq lettres écrites par les membres de la famille du prévenu, cinq lettres remplies d’émotions intenses, décrivant les violences familiales subies par la famille au fil des années, aux mains du père, autant verbales que physiques.

À un moment donné pendant la lecture, je me suis fermé les yeux pour me concentrer sur les mots et comprendre toute l’ampleur de cette violence, mais aussi toute la résilience de cette famille. Tous sans exception soutenaient l’accusé sans toutefois cautionner son geste, des paroles réconfortantes qui semblaient apaiser le prévenu.

J’ai senti un certain soulagement de la part de la famille à la suite de la mort du père, inconsciemment ou non, sans toutefois que ça soit dit ouvertement.

Dans ce cas-ci, peut-on parler de peine bonbon ? Selon la procureure de la Couronne, normalement, pour une cause comme celle-ci, une peine de 9 à 12 ans est requise. Étant donné les circonstances particulières, je crois que la peine est juste, car il ne faut pas oublier qu’il y a eu mort d’homme.