La Ville de Saint-Jérôme est rappelée à l'ordre par Québec, qui a constaté des lacunes dans la gestion de la municipalité des Laurentides.



Après des mois d'enquête, le ministère des Affaires municipales conclut que la Ville a contrevenu à plusieurs dispositions de la Loi sur les cités et villes. Sur 182 récents contrats épluchés, une soixantaine n'étaient pas conformes.

«La Ville de Saint-Jérôme a présenté des lacunes», tranche le Ministère dans le rapport d'une trentaine de pages remis aujourd'hui.

Des contrats ont ainsi été scindés, une technique parfois utilisée pour éviter de recourir à un appel d'offres. La Ville a aussi omis de demander le feu vert de Québec dans le cas de contrats qui le réclamaient.

Mais le Ministère s'empresse de préciser qu'un «processus d'amélioration continue» mis en place par Saint-Jérôme «a permis d'améliorer» la situation. Les cas de 52 contrats qui n'étaient pas conformes ont ainsi été réglés, note le rapport.

La Ville de Saint-Jérôme s'est réjouie de ces conclusions. Selon elle, la plupart des irrégularités relevées par le Ministère ont été normalisées. La Ville note aussi que le rapport ne contient aucune révélation explosive. «Nous sommes heureux de constater qu'il y a absence de fraude, de corruption ou de malversations à l'intérieur de l'organisation», explique la Ville dans une réponse annexée au rapport.

Saint-Jérôme estime même que le rapport du Ministère est trop dur à son endroit. «Dans notre opinion, le bilan est positif et bien que la mention de notre processus d'amélioration continue soit citée dans le rapport, il n'est pas mis en évidence dans la conclusion et nous pensons que cela peut refléter une mauvaise impression au lecteur.»

Même si son exercice de vérification est terminé, le Ministère veut garder un oeil sur la gestion des contrats à Saint-Jérôme. Québec demande donc à la Ville de lui fournir un rapport détaillé sur tous les contrats de gré à gré de plus de 25 000$ accordés du 1er août au 31 décembre 2011.

Le maire de Saint-Jérôme, Marc Gascon, a souvent fait les manchettes dans les derniers mois. La Presse a révélé en novembre dernier que M. Gascon a fait rénover sa maison par une entreprise à laquelle la Ville avait octroyé d'importants contrats.

Quelques jours plus tard, Marc Gascon quittait son poste de président de l'Union des Municipalités du Québec. Les autres maires membres de l'Union lui avaient demandé de se retirer le temps que se dissipent tous les doutes. M. Gascon avait préféré démissionner.

Ce matin, le maire s'est réjoui du rapport du Ministère. «Lorsque l'on se compare avec les autres municipalités vérifiées, avec un budget de 114 millions et près de 10 500 contrats octroyés annuellement, nous pouvons affirmer que nous avons une excellente note compte tenu de l'ampleur des activités», a-t-il plaidé dans un communiqué.