Des experts croient que la taxe sur le carbone de Stéphane Dion devra attendre quelques temps avant d'être adoptée à cause des nuages sombres qui planent sur l'économie et de la réception tiède des électeurs au «Tournant vert» des libéraux durant la campagne.

Les économistes et les groupes environnementaux ne prévoient pas l'adoption de la mesure, du moins pas pour l'instant. Ils pointent la tourmente économique actuelle, la possibilité d'une récession nord-américaine et l'impopularité de la taxe sur le carbone en Colombie-Britannique comme principaux facteurs expliquant la déroute libérale.

Pendant la campagne électorale, les conservateurs ont attaqué la taxe sur le carbone de Stéphane Dion, proposant plutôt une réduction des impôts et des crédits d'impôt spéciaux sur l'énergie pour les moins nantis. La possibilité que le Parti conservateur fasse volte-face n'est cependant pas exclue puisque ce ne serait pas la première fois de l'histoire qu'un parti reprendrait à son compte la proposition d'un adversaire politique.

Pour l'économiste de l'Université de Calgary Jack Mintz, les conservateurs préfèrent instaurer une bourse du carbone qui permettrait à des entreprises polluantes de transiger avec des entreprises «vertes» pour obtenir des crédits. Le Parti conservateur souhaite réduire de 20 pour cent d'ici 2020 la quantité de gaz à effet de serre produite en 2006.

L'Association canadienne des producteurs de pétrole, qui représente environ 130 entreprises, a indiqué que tous ses membres n'étaient pas contre la taxe sur le carbone de Stéphane Dion.

Trois provinces canadiennes sont actuellement favorables à l'instauration d'une taxe sur le carbone,  la Colombie-Britannique, le Manitoba et le Québec. Les groupes environnementaux estiment que le reste du Canada devrait adopter la mesure d'ici quelques années.