Stephen Harper entreprend les trois derniers jours de sa campagne électorale un peu comme il l'avait commencée le 7 septembre en déclarant ne pas s'attendre à l'élection d'un gouvernement majoritaire mardi soir prochain.

«C'est une course serrée; on ne parle pas de majorité», a-t-il dit après son premier arrêt ce samedi à London où il exhorté une centaine de partisans à voter pour son parti, «le seul qui a un plan pour faire face à l'actuelle période d'incertitude». M. Harper qui s'apprête à faire campagne au Québec aujourd'hui et demain, après une courte escale à Guelph, s'est dit convaincu que tout n'était pas perdu pour lui dans la province et qu'il prêtait peu de foi aux sondages qui rapportent un recul important de sa formation politique dans la province.

Le chef conservateur a concédé aux journalistes qu'il ne dira rien de nouveau aux Québécois en fin de semaine mais qu'il insistera encore et encore sur la gravité du choix qu'ils ont à faire.

«Nous maintenons le cap, a-t-il expliqué. Je vais continuer à expliquer mes politiques. Il y a trois choix au Québec mais cela revient comme ailleurs à deux choix véritables. C'est simple. Le Bloc va continuer à être un critique efficace mais à la fin il ne pourra rien changer. Or, les Québécois, qui sont des gens pragmatiques, devront choisir entre mon parti qui leur offre un fédéralisme conforme à leurs aspirations et le fédéralisme centralisateur de Stéphane Dion. Les Québécois ne veulent pas de la conception du fédéralisme de Stéphane Dion.»

M. Harper a de plus réaffirmé que le Tournant vert de Stéphane Dion n'était pas crédible et qu'il allait mener le pays en déficit et en récession.

Le chef conservateur a cependant réservé ses plus virulentes attaques pour Gilles Duceppe et le Bloc québécois, convaincu, a-t-il dit, que les Québécois n'avaient pas encore fait leur choix. Il a qualifié les attaques de M. Duceppe contre lui de «démagogiques», notamment lorsqu'on le compare au président américain George W. Bush ou à un valet des grandes pétrolières.

«C'est seulement dans l'intérêt du Bloc de voir les Québécois à l'extérieur du gouvernement du Canada, a-t-il fait valoir. Le Bloc a fait une campagne qui s'est appuyée uniquement sur des appels émotifs. À la fin, le Bloc a essentiellement la même politique que les libéraux, c'est-à-dire qu'il n'a aucun plan économique. (..) Le Bloc n'a rien à offrir aux Québécois alors que leur avenir économique sera mis à l'épreuve au cours des prochaines années.»

Stephen Harper s'est dit confiant que les Québécois prêteront attention à ce qu'il a à leur proposer.

«Je suis confiant, a-t-il surtout affirmé, que les tentatives du Bloc de me diaboliser ne trouveront pas d'échos auprès des Québécois. C'est faire affront à leur intelligence lorsqu'on me dépeint de la sorte. Ce n'est pas parce que quelqu'un vient de l'Alberta qu'il est automatiquement le valet des pétrolières. Ce n'est pas parce que quelqu'un est conservateur qu'il est George Bush. Et ce n'est pas parce que quelqu'un vient du Québec qu'il est automatiquement un producteur de sirop d'érable.»