Le chef libéral, Stéphane Dion, a prêté à son adversaire Stephen Harper, mardi soir, des penchants nombrilistes.

Dans un rassemblement partisan à North Bay, dans le nord de l'Ontario, le chef libéral a dénoncé l'omniprésence du chef conservateur et de son image dans le programme du Parti conservateur dévoilé plus tôt en journée.Le document conservateur d'une quarantaine de pages comporte 22 photos du leader, en plus d'une centaine de mentions de son nom dans le texte.

«C'est je, me, moi; c'est son nombril!», a fustigé M. Dion, en verve, qui est passé à l'offensive depuis quelques jours et qui semble ravigoré par des sondages encourageants.

À l'opposé, une seule photo de M. Dion apparaît dans le programme de son parti et son nom est cité six fois, selon les données fournies par l'organisation libérale.

«(Le programme de M. Harper) porte sur son emploi, notre plan porte sur vos emplois», a-t-il poursuivi devant des militants enthousiastes, en présence de Justin Trudeau, un des candidats vedettes des libéraux, qui a fait campagne avec son chef mardi et qui a reçu un accueil triomphal.

M. Dion a avancé que jamais, en plus de deux ans au pouvoir, le premier ministre sortant n'avait prononcé en Chambre les mots « lutte à la pauvreté» et ce concept n'apparaît pas non plus dans le programme conservateur, alors que dans le document du PLC il est mentionné 24 fois. De même, a fait observé le chef libéral, les références aux changements climatiques sont absentes du programme conservateur, mais sont abondantes dans le programme rival: 59 fois.

En point de presse après le rassemblement partisan, le leader du Parti libéral du Canada a également commenté très durement la recommandation de son opposant, qui a dit en journée que les marchés boursiers déprimés offrent des aubaines aux investisseurs.

«Je ne peux pas encore à quel point cet homme se montre insensible et en dehors de toute realité, a déploré M. Dion, en évoquant les citoyens qui craignent pour leurs épargnes, leurs hypothèques et leurs emplois. C'est incroyable. Il est allé leur dire ça.»

L'économie sera encore au coeur de la campagne de M. Dion, mercredi, puisqu'il doit prononcer un discours devant le Canadian Club de Toronto.