Un candidat libéral de la Côte-Nord du Québec a été mis à la porte mercredi, a confirmé la formation politique par communiqué.

André Forbes, candidat dans Manicouagan, a tenu dans le passé des propos hautement controversés contre les Premières Nations, alors qu'il était président de l'Association des Blancs de Sept-Îles.

Ses déclarations, relevées de différents médias par le Nouveau Parti démocratique (NPD), critiquaient notamment l'éthique de travail des Innus, et les droits accordés par les gouvernements aux autochtones.

Dans un article du 1er mai 2002, dans Le Soleil, M. Forbes est cité, affirmant: «Ce n'est pas en reconnaissant aux autochtones des droits supérieurs à ceux des Blancs que nous allons avancer dans la bonne direction. Au contraire, c'est de la politique haineuse qui amène des tensions sociales et qui se termine comme en Israël.»

«S'il a vraiment dit ce qu'il a dit, ce n'est pas possible de rester candidat pour le Parti libéral du Canada», avait dit mercredi matin M. Ignatieff, de passage à Compton, dans les Cantons de l'Est.

«Ce sont des propos absolument inacceptables, qui ne reflètent pas les valeurs libérales», a-t-il ajouté.

Le Parti libéral a immédiatement ouvert une enquête, a souligné M. Ignatieff, se disant prêt à sévir s'il est prouvé que M. Forbes a réellement tenu de tels propos.

«Suite à cette enquête, M. Forbes a été informé qu'il n'était plus candidat pour le Parti libéral du Canada. Les propos tenus par M. Forbes n'ont aucune place au sein du Parti libéral du Canada, a indiqué M. Ignatieff dans son communiqué. Le Parti libéral du Canada a toujours défendu l‚égalité de tous les citoyens, incluant les Premières nations, les Métis, les Inuits et les Canadiens non-autochtones.»

Aux élections de 2008, le bloquiste Gérard Asselin avait remporté haut la main le scrutin, avec près de 50% des voix. Les libéraux avaient terminé au troisième rang.

Pas la même chose, dit Duceppe

Le Bloc se défend de ne pas avoir adopté une attitude aussi musclée que Michael Ignatieff avec un de ses candidats qui a tenu des propos controversés sur les autochtones.

Yvon Lévesque, député sortant de Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, affronte le candidat vedette du NDP, Roméo Saganash, directeur des relations avec le Québec au Grand Conseil des Cris. La semaine dernière, M. Lévesque disait à Rue Frontenac que certains électeurs ne voteraient pas pour M. Saganash à cause de son origine ethnique.

Selon le NPD, M. Lévesque avait à la fois accusé ses électeurs de racisme et avancé qu'il en profiterait. Le NPD a demandé sa démission. Gilles Duceppe s'est contenté des excuses publiques de son candidat.

Le chef du Bloc est-il plus permissif avec ses députés que ne l'est M. Ignatieff ? Il assure que non. M. Duceppe répète que la déclaration de M. Lévesque était «malhabile et déplacée». Mais il plaide le contexte pour justifier son refus de congédier son député. «Ça dépend de ce que le candidat a fait durant sa carrière. (...) Quand on regarde le travail de M. Lévesque avec les Cris, les Inuits et les Algonquins, ça parle en soit.» Il rappelle aussi que l'ex-député du PQ dans Abitibi-Est, le métis Alexis Wawanoloath, a défendu le travail de M. Lévesque auprès des autochtones.

-Avec Paul Journet