Stephen Harper «se fiche» des besoins et des inquiétudes des familles et des travailleurs et le plan qu'il propose est irresponsable et désespéré, a estimé le chef du NPD, Jack Layton.

«La plateforme qu'il a présentée aujourd'hui n'aborde aucunement les besoins de notre économie et de notre pays au cours des quatre prochaines années, a souligné le leader néo-démocrate. Les politiques de M. Harper ne vont pas nous aider dans l'économie actuelle. Ça va laisser les gens à leur sort. Ce qu'on voit maintenant c'est une augmentation des difficultés économiques et les politiques de M. Harper sont néfastes pour le Canada.»

Réagissant à la présentation, mardi midi, de la plateforme électorale du Parti conservateur, le chef du NPD a tourné en dérision les propositions de M. Harper pour aider les familles, comme un crédit d'impôt pour l'inscription à des activités culturelles.

«Ce genre de propositions a fonctionné pour M. Harper aux dernières élections. Mais elles manquent le bateau cette fois. Aujourd'hui, M. Harper a dit aux familles ordinaires, aux travailleurs, qu'il s'en fiche de vos problèmes, qu'il s'en fiche de vos inquiétudes», a dit M. Layton, de passage à Vancouver.

«Des années de déréglementions, d'irresponsabilité et témérité sous des gouvernements conservateurs des deux côtés de la frontière ont laissé l'économie dans une telle situation que leurs actions reviennent les hanter», a-t-il estimé.

Le chef NPD propose que le futur gouvernement dépose un nouveau budget dans les 100 premiers jours suivant son élection.

«Nous avons besoin d'actions rapidement pour rassurer ceux qui sont inquiets. Ce n'est pas des temps ordinaires», a affirmé M. Layton.

«Nous devrons voir à ce que le système bancaire et financier canadien soit sécuritaire. Nous devrons protéger les épargnes, les pensions, les domiciles et les emplois des familles canadiennes dans cette difficile période économique», a-t-il ajouté.

Le chef du NPD est allé jusqu'à brandir le spectre de la Grande Dépression, comparant le déni de Stephen Harper sur la situation économique, à celui de Richard Bedford Bennett, premier ministre canadien de 1930 à 1935, qui affirmait à tout rompre que tout allait bien, alors que le pays sombrait dans la pire crise économique de son histoire moderne.

«On a eu des leaders conservateurs dans le passé qui ont dit que tout va bien, quand c'était évident que ce n'était pas vrai», a rappelé M. Layton, se gardant toutefois de prédire une dépression au Canada.

Le fait pour Stephen Harper de présenter sa plateforme à sept jours du scrutin est un «geste désespéré», a estimé le chef néo-démocrate, et un signe de manque de leadership, selon lui.