Alors que le NPD sort, toutes proportions gardées, comme le grand gagnant de la soirée électorale au Québec, les libéraux y ont repris un peu de tonus alors que le Bloc québécois n'a pas entièrement réussi à percer le «mystère» de la région de la capitale nationale.

Certes, les conservateurs ont perdu des points dans la région de Québec, vers laquelle tous les yeux étaient tournés mardi soir. En fait, les troupes de Stephen Harper ont vu leurs appuis (en pourcentage du vote) reculer ou être stables dans les neuf circonscriptions de la région. Mais la formation de Gilles Duceppe a enregistré des reculs dans trois des neuf circonscriptions par rapport aux élections générales du 23 janvier 2006. Dans deux autres, le score du BQ est resté stable.

 

Et s'il a augmenté ses appuis dans quatre circonscriptions, il faut compter Portneuf-Jacques-Cartier parmi celles-ci. Or, le Parti conservateur n'a pas présenté de candidat pour aider l'indépendant André Arthur à se faire réélire. Ce qu'il a réussi de justesse.

Le recul des conservateurs, et en partie des bloquistes, s'est fait au bénéfice du Parti libéral qui, étonnamment, a fait des gains dans les neuf circonscriptions. Ainsi, dans Lévis-Bellechasse, les libéraux sont passés de 8,2% en janvier 2006 à 15,1% cette année. Dans Louis-Hébert, circonscription reconquise par le Bloc à la suite de la défaite du conservateur Luc Harvey, le PLC a vu ses appuis passer de 15,0% à 23,6%.

Le NPD partout en hausse

À l'analyse plus pointue des résultats des élections de mardi soir, le NPD sort nettement gagnant pour l'ensemble du Québec. Il a augmenté sensiblement son nombre d'appuis quant au pourcentage et au nombre de votes.

Comme ailleurs au Canada, le taux de participation des électeurs a fléchi au Québec. Mardi, 3 620 362 électeurs québécois se sont présentés aux urnes, alors qu'ils avaient été 3 691 158 le 23 janvier 2006. Cela se traduit par un moins grand nombre de votes obtenus par l'ensemble des partis. Ainsi, le Bloc québécois a obtenu la faveur de 1 379 565 électeurs alors qu'il en avait récolté 1 553 201 le 23 janvier 2006.

Le NPD constitue l'exception. Les troupes de Jack Layton avaient reçu l'appui de 276 401 Québécois en janvier 2006 alors qu'ils en ont reçu 441 136 au terme du dépouillement cette année.

En pourcentage, le bond est encore là substantiel. Le NPD récolte 12,2% du vote comparativement à 7,5% aux générales du 23 janvier 2006.

Certes, le résultat est encore marginal. Le NPD n'a pris qu'un seul siège, celui de Thomas Mulcair dans Outremont. C'est d'ailleurs la première fois que le NPD réussissait à faire élire un député au Québec à des élections générales.

Mauvaise nouvelle toutefois pour les verts. Le pourcentage de votes obtenus au Québec a reculé, de 4,0 à 3,5%.

Quant aux libéraux, ils peuvent, mince consolation, affirmer avoir repris le second rang au Québec. C'est entre autres grâce au fait qu'ils ont vu leurs appuis augmenter dans leurs châteaux forts. Une analyse de huit circonscriptions montréalaises détenues par les troupes de Stéphane Dion indique en effet que leurs appuis sont en hausse dans six d'entre elles.

 

Répartition des votes, en pourcentage, par parti politique au Québec

Partis politiques / Lundi 23 janvier 2006 / Mardi 14 octobre 2008

BQ / 42,1% / 38,1%

PCC / 24,6% / 21,7%

PLC / 20,8% / 23,7%

NPD / 7,5% / 12,2%

PV / 4,0% / 3,5%