(Ottawa) La Commission canadienne de sûreté nucléaire a entendu jeudi les arguments finaux de communautés anichinabées concernant un projet d’installation de gestion des déchets nucléaires près de la rivière des Outaouais, en Ontario, mais tout près du Québec.

La commission avait décidé l’an dernier de reporter sa décision sur une « installation de gestion des déchets près de la surface pour les déchets radioactifs solides de faible activité » sur le site des Laboratoires nucléaires de Chalk River, en Ontario, à environ 180 km au nord-ouest d’Ottawa.

Le site se trouve par ailleurs à moins d’un kilomètre de la rivière des Outaouais, connue sous le nom de Kichi Sibi en algonquin, et limite territoriale entre l’Ontario et le Québec.

Les territoires traditionnels des communautés anichinabées de Kebaowek et de Kitigan Zibi entourent la rivière des Outaouais, aussi bien au Québec qu’en Ontario.

Ces communautés se sont farouchement opposées à cette nouvelle installation, qui pourrait affecter leurs modes de vie et l’environnement.

Renée Pelletier, une avocate qui a présenté à la commission les observations des deux communautés anichinabées, a déclaré que les Premières Nations n’avaient pas été suffisamment consultées sur le site proposé – et que la consultation avait eu lieu trop tard dans le processus.

« Le personnel de la Commission a indiqué très clairement qu’il ne souhaitait pas revoir certains aspects de l’évaluation (environnementale) qui avaient déjà eu lieu, a déclaré Mme Pelletier. Ils souhaitaient seulement recevoir des informations des Premières Nations sur leurs droits. Et, sauf votre respect, ce n’est pas une consultation : on coche des cases. »

Les communautés autochtones craignent notamment les impacts que le site de déchets nucléaires pourrait avoir sur les pratiques culturelles, la faune et les sols, ainsi que le potentiel de lixiviation des déchets radioactifs dans l’eau.

Les Laboratoires nucléaires canadiens (LNC), la société responsable du site, gèrent et exploitent les sites d’Énergie atomique du Canada. La société a également présenté jeudi ses arguments finaux, en plaidant notamment que le site de déchets nucléaires est sécuritaire et ne menacerait pas les sources d’eau potable.

La société LNC a également déclaré que son engagement auprès des communautés et des organisations autochtones avait été « solide et significatif ».