(Montréal) Moisson Montréal lance de nouveau sa campagne visant à distribuer quelque 100 000 collations à plus de 3600 enfants cet été, période de l’année où l’insécurité alimentaire ne prend pas de pause et s’accentue même chez les jeunes avec la fin des classes.

Au cours des deux prochaines semaines, l’organisme fournira quotidiennement à des jeunes de 6 à 17 ans d’une vingtaine de camps de jour trois collations : un jus, un fruit et un biscuit ou une barre tendre.

Dans l’espoir d’étendre cette aide, Moisson Montréal invite le public à faire un don dans le cadre de la campagne intitulée « La Faim des vacances » d’ici le 31 juillet. L’objectif est d’amasser 60 000 $.

« Si la campagne remporte un certain succès, on va être capable de donner plus de collations sur une plus grande période. On espère être capable d’en donner pour une troisième semaine », indique la directrice générale de Moisson Montréal, Chantal Vézina.

Avec un seul don de 1 $, il sera possible de fournir deux collations nutritives pour un enfant dans le besoin, souligne la banque alimentaire qui procédera elle-même à l’achat de denrées.

Pourquoi fournir des collations plutôt qu’un déjeuner ou un dîner ? Mme Vézina explique que la distribution se fait plus facilement et que Moisson Montréal ne compte pas sur des installations pour la préparation de repas. Qui plus est, plusieurs camps de jour n’offrent pas de service de dîner.

« Un stress supplémentaire »

La campagne « La Faim des vacances » a lieu depuis quelques années. Moisson Montréal et ses organismes partenaires qui distribuent les aliments auprès des camps observent que plusieurs familles sont plus durement touchées par l’insécurité alimentaire en raison du contexte économique actuel.

« Avec l’inflation, le coût de la vie qui augmente constamment, on vit un peu les relents de la pandémie. Beaucoup de gens sont encore en instabilité ou en précarité. On sentait cette année qu’il y avait une certaine insistance de nos organismes de faire quelque chose de plus. Ils voulaient vraiment qu’on mette l’accent sur les enfants dans les camps de jour », mentionne Mme Vézina en entrevue.

Cette situation de précarité s’aggrave durant la période estivale alors que l’aide alimentaire du réseau scolaire s’arrête. Ainsi, plusieurs ménages se tournent davantage vers des organismes pour trouver l’aide nécessaire, fait remarquer Moisson Montréal.

« Les parents ressentent une certaine pression. C’est sûr que tout parent veut bien nourrir ses enfants. Mais les budgets sont plus serrés, il y a un stress supplémentaire pendant l’été pour les gens plus démunis », affirme Mme Vézina.

Plus largement, une réflexion de société serait requise, selon elle, pour éviter que les enfants qui dépendent de l’aide alimentaire de leur école soient laissés pour compte durant la saison estivale.

« Il va falloir que plusieurs s’assoient à la même table et qu’on se questionne sur pourquoi les enfants bénéficient d’une aide alimentaire 10 mois par année et pas 12 mois », soutient Mme Vézina.

La population peut participer à la campagne de financement en se rendant sur le site lafaimdesvacances.com. Moisson Montréal invite aussi les entreprises à se mobiliser, notamment en remettant des denrées.