Congestion, transport collectif surchargé, touristes et résidants désorientés : la situation à l’aéroport Montréal-Trudeau est « problématique », reconnaît la Ville de Montréal, qui promet de trouver des solutions pour renverser la tendance rapidement.

« Vous avez tout à fait raison, c’est une situation qui est problématique et ce n’est pas du tout l’image qu’on veut que les gens vivent quand ils arrivent à Montréal. L’un des premiers endroits où ils découvrent la ville, c’est l’aéroport », a tranché lundi la responsable de la mobilité au comité exécutif, Sophie Mauzerolle.

Elle répondait ainsi à une question, lors de la séance du conseil municipal, du maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, Alan DeSousa, qui s’inquiétait des problèmes d’accès devenus carrément « honteux », selon lui, à l’aéroport. « Vendredi dernier encore, on a vu des gens marcher avec leur valise et parfois avec leurs jeunes enfants. C’est extrêmement dangereux », a-t-il martelé.

La congestion s’accentue en effet depuis quelques mois à l’aéroport Trudeau qui, au moment où la frustration s’accumule, a été touché dimanche par une panne informatique nationale causant une attente de 90 minutes à la douane.

Tout ce débat survient aussi alors que La Presse rapportait lundi que le retour en force des voyageurs surcharge la ligne d’autobus 747, les files d’attente se faisant de plus en plus longues. À court terme, plusieurs mesures sont envisagées comme l’ajout de distributrices de titres, l’ajout d’un terminal de point de vente mobile ou la vente de titres en concession.

Lisez l’article « La ligne d’autobus 747 est surchargée »

« Il faut trouver des solutions. On va s’asseoir avec nos partenaires de l’aéroport », a promis Mme Mauzerolle lundi, en se disant aussi « déjà en discussions avec la STM pour voir comment on peut optimiser l’accès en transport collectif ». Sur Twitter, M. DeSousa, lui, a déploré que la Ville ne se soit toujours pas assise avec les dirigeants d’Aéroports de Montréal (ADM) afin de trouver des solutions. « Où est le leadership de cette administration ? », a-t-il demandé.

Enjeu de champs de compétence

Sans vouloir « se dédouaner », Mme Mauzerolle a quant à elle rappelé que « l’aéroport est sur un terrain fédéral […] qui est connecté par plusieurs autoroutes provinciales et qui est opéré » par ADM.

« Ce sont tous des acteurs avec qui on a une relation privilégiée, avec qui on échange et avec qui on trouve des solutions, comme quand on a fait lors du Sommet sur les chantiers. On a assis tout le monde autour de la table, on a trouvé des solutions conjointes et on a une situation qui s’améliore. Ce sera la même chose pour l’aéroport », a encore martelé Mme Mauzerolle, se disant « confiante » d’y arriver.

À ses dires, des discussions devront toutefois d’abord avoir lieu avec le ministère des Transports, qui gère plusieurs chantiers dans le secteur.

Ce n’est pas le seul enjeu à avoir été décrié aux alentours de l’aérogare dans les derniers mois. En juin dernier, le gouvernement Legault avait en effet serré la vis aux « taxis illégaux » de plus en plus nombreux à l’aéroport Montréal-Trudeau.

Des amendes allant jusqu’à 50 000 $ seront dorénavant données aux chauffeurs non autorisés. ADM doit depuis cette date tenir un « registre des autorisations délivrées », en plus d’augmenter le nombre d’inspecteurs.