Alors qu’il se prépare à changer la clé de voûte du Stade olympique, l’organisme public propriétaire du bâtiment refuse de révéler l’état des poutres de béton sur lesquelles cette structure s’appuiera.

Les rapports d’inspection de la structure et tous les documents qui permettraient de connaître son état sont secrets, a indiqué le Parc olympique en opposant une fin de non-recevoir à une demande d’accès à l’information de La Presse.

« Nous refusons d’accéder à votre demande », a répondu le vice-président aux affaires juridiques de l’organisation, Denis Privé, dans une lettre datée du 11 septembre. M. Privé faisait valoir que des inspections sont en cours et que des travaux sont planifiés dans le Stade.

Le squelette de béton du Stade s’est retrouvé au centre de l’actualité, cet été, lorsque le Parc olympique a annoncé en catimini qu’il comptait, en même temps que le changement de toit, remplacer l’anneau technique du Stade. Il s’agit de la couronne de béton qui relie toutes les poutres entre elles.

Ces travaux d’ampleur sont motivés par une nécessité de mise aux normes : les charges minimales que doivent supporter les structures de béton sont beaucoup plus importantes dans la réglementation actuelle que dans celle des années 1960.

Ce n’est pas la première fois que la structure du Stade se retrouve dans l’actualité. En 1991, l’une des poutres de l’édifice (55 tonnes) s’est effondrée sur le terrain central. En 2012, une dalle de béton s’est effondrée dans un accès au stationnement souterrain de l’édifice. Personne n’a été blessé dans ces catastrophes.

« Surveillance continue »

Dans une déclaration transmise cette semaine, le Parc olympique a voulu se faire rassurant.

« Le Parc olympique de Montréal et ses différents équipements font l’objet d’une surveillance continue depuis plus d’une vingtaine d’années », a indiqué Cédric Essiminy, porte-parole de l’organisation. « En plus de compter sur la présence d’un ingénieur en structure qui travaille à temps plein au Parc, nous procédons systématiquement à une inspection complète de l’ensemble de nos structures à tous les cinq ans par une firme externe. »

Le 5 septembre dernier, l’organisme a accordé un contrat sans appel d’offres de 20 millions à un consortium mené par les firmes Pomerleau et Canam. Mandat : « poursuivre le développement de la solution technique et […] raffiner l’estimation budgétaire » pour le mégaprojet de remplacement de la toiture et de l’anneau technique.

Le consortium en question « est non seulement la seule équipe s’étant qualifiée dans le cadre de l’appel de qualification et ce malgré les efforts déployés pour stimuler la concurrence, mais est également le mieux positionné pour poursuivre le développement de la solution technique », a justifié le Parc olympique dans un communiqué. « L’octroi du contrat au consortium est une décision responsable qui sert l’intérêt public, puisqu’il permet d’éviter une interruption du développement de la solution, ce qui entraînerait la reprise complète du processus. »