Ce sont les villes liées de Mont-Royal et de Hampstead qui déneigent le mieux leurs arrêts d’autobus durant les bordées de neige dans la métropole. C’est du moins ce que montrent des données de l’organisme Transit, qui espère ainsi encourager les arrondissements à faire mieux en matière de confort et d’accessibilité pour les usagers.

Au début du mois de décembre dernier, alors que la première grande tempête laissait plus de 30 centimètres au sol dans la grande région de Montréal, Transit a demandé à ses milliers d’utilisateurs quels arrêts avaient été déneigés, par l’entremise de son application mobile, qui existe depuis 2012.

On pouvait alors classer chaque arrêt : soit il n’était « pas du tout » déblayé, pour un score de 1, soit il était « plus ou moins » dégagé, pour une note de 3, soit il était très « bien déneigé », ce qui donnait 5. Les résultats étaient ensuite calculés sur une moyenne et celle-ci était répartie sur tous les arrêts de l’arrondissement ou du secteur donné pour arriver à une marque globale.

Notre but était vraiment de montrer l’importance de l’accessibilité universelle pour les systèmes de bus. Quand il neige et qu’un arrêt est complètement enneigé, ça devient impossible pour les personnes handicapées ou aînés d’utiliser le bus. Et c’est difficile pour tout le monde aussi.

Stephen Miller, chef des communications de Transit en entrevue avec La Presse

Si Montréal « dispose d’un système de déneigement rigoureux », il reste tout de même « crucial de savoir où on peut s’améliorer en continu », ajoute M. Miller. « Ça se veut aussi une façon d’encourager tout le monde à se dépasser », avance-t-il à ce sujet.

Un arrêt de l’île sur quatre

Pas moins de 6500 arrêts ont fait l’objet de critiques en temps réel sur une période d’environ quatre jours, entre le 4 et le 8 décembre 2023. Cela représente un arrêt sur sept dans le Grand Montréal, et un arrêt sur quatre dans l’île – autrement dit, seulement sur le réseau de la Société de transport de Montréal (STM).

Résultat : la ville de Mont-Royal arrive grande première avec un classement moyen de 3,9. Elle est suivie de près par Hampstead, avec 3,74, et par l’arrondissement montréalais d’Ahuntsic-Cartierville, qui obtient 3,69. Les arrondissements de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension ferment la marche des cinq premières positions, avec respectivement 3,68 et 3,62.

Fait surprenant : le quartier central de Ville-Marie, où les arrêts d’autobus sont nombreux, obtient la note beaucoup plus faible de 3,19, dans les bas-fonds du classement. « Ce qui est intéressant, c’est qu’au milieu, on a vraiment un gros mélange. C’est autant les quartiers les plus aisés que moins nantis. Il n’y a pas de tendance claire qui se dégage à ce niveau, en tout cas », souligne M. Miller.

Selon Transit, le score moyen pour l’ensemble des arrêts de l’île de Montréal était de 3,41 sur 5. « Les arrêts étaient donc plus ou moins déneigés, mais plus que moins. Une seule région penchait vers le moins déneigé : Montréal-Est, industrielle, qui s’est classée en dernière position » avec 2,81, la seule donnée inférieure au seuil symbolique de 3, lit-on dans un rapport.

À l’extérieur de l’île, ajoute-t-on, « les arrêts de bus de Laval et de la Rive-Sud auraient aussi pu être mieux déneigés ». Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) et la Société de transport de Laval (STL) présentent en effet des performances de 3,22 et 3,17, là aussi en bas de classement.

Il reste toutefois de bonnes nouvelles du côté des banlieues. La principale, c’est que les arrêts de bus d’exo les plus éloignés – dans les couronnes nord et sud – « ont reçu des notes presque aussi bonnes que la moyenne des arrêts sur l’île » avec 3,36, précise l’organisme.

Une amélioration plutôt rapide

Les usagers de Transit étaient aussi interrogés sur la progression du déneigement des arrêts après une tempête, dans les jours qui suivent. Et, de façon générale, « les commentaires étaient positifs », affirme l’organisme. En fait, « le jour où la neige a cessé de tomber, un usager sur trois indiquait que son arrêt n’était pas du tout déneigé », mais à la fin de la semaine, « il s’agissait d’une personne sur dix ». Bref, tout indique que la situation s’améliore assez rapidement, même si la rapidité de l’intervention n’est pas nécessairement la même d’un arrêt à l’autre.