Les Montréalais qui habitent près de certains bars et lieux de spectacles devront s’habituer à tolérer certaines nuisances sonores, puisque la Ville prévoit modifier ses règlements sur le bruit dans le cadre de sa future politique de la vie nocturne.

« Ça semble une évidence, mais ça ne l’est pas en ce moment. Par exemple, si on habite au Quartier des spectacles, on doit s’attendre à ce qu’il y ait des spectacles, et des spectacles, ça fait du bruit. Donc on ne peut pas s’attendre à avoir le même niveau de quiétude que si on habite L’Île-Bizard », a souligné le président du comité exécutif, Luc Rabouin, en présentant le projet de politique de la vie nocturne de la Ville, mardi.

« Mais c’est un vrai défi de trouver le bon équilibre acceptable pour maintenir la vitalité économique pour les tenanciers et la qualité de vie des résidants. »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Luc Rabouin

Actuellement, les règlements sur le bruit sont semblables partout, peu importe qu’on se trouve dans un quartier résidentiel ou non. Ça pourrait changer.

La Ville propose d’implanter des « zones de vitalité nocturne » où on permettrait un niveau sonore plus élevé, en plus de prévoir des programmes d’aide financière pour que certains établissements puissent améliorer leur insonorisation.

Dans les prochaines semaines, la population est invitée à donner son avis sur cette future politique, en vue de l’adoption d’un plan final avant l’été prochain.

Plaintes de résidants

Cette consultation survient au moment où des bars et des salles de spectacles sont aux prises avec des plaintes de résidants en raison du bruit qu’ils génèrent, ce qui menace leur survie.

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Le dernier d’une longue liste est le District Vidéo Lounge, un bar du Village gai, qui a annoncé dimanche qu’il fermait ses portes pour quatre jours à la suite d’une décision de la Régie des alcools, des courses et des jeux, qui a sévi après les nombreuses plaintes d’un voisin de l’établissement.

En plus des changements à ses règlements sur le bruit, la Ville songe à implanter des « zones 24 heures », où des bars pourront vendre de l’alcool après 3 h du matin. Il sera aussi plus simple pour les établissements qui le désirent de faire une demande de dérogation pour prolonger les heures de vente d’alcool, même en dehors des zones désignées.

Au cours de la dernière année, une vingtaine de projets-pilotes ont permis de tester de telles dérogations. « Tout s’est bien passé, il y a eu très peu des plaintes de voisins et les policiers ont aussi fait état d’une expérience positive », rapporte Luc Rabouin, qui souligne que 20 % des touristes disent être attirés par le « nightlife » de Montréal, qui contribue à la vitalité économique de la métropole.