Recharger sa carte OPUS avec un téléphone intelligent sera bientôt possible dans la grande région de Montréal. L’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) testera jusqu’en mars cette fonctionnalité auprès de 2000 usagers, après quoi elle devrait être rendue disponible à l’ensemble de la population.

Au cours des derniers jours, l’ARTM a en effet invité les usagers abonnés à son infolettre à tester le système de recharge OPUS mobile, qui fonctionnera par l’entremise de l’application Chrono. Cette phase « beta » sera en cours du 5 février au 3 mars prochain.

Une telle expérience avait déjà été faite entre le 14 septembre et le 31 décembre 2021, mais avec une plateforme technologique différente. L’avis public de l’époque est d’ailleurs encore disponible sur le site de l’Autorité, mais trois ans plus tard, la recharge mobile n’a encore jamais vu le jour.

N’empêche, tout indique que cette nouvelle phase de tests semble fonctionner. Certains internautes ont rapporté ces derniers jours que le système semblait bien fonctionner et que les billets étaient apparus rapidement sur la carte OPUS.

Par courriel, l’Autorité confirme que cette phase d’essai est réalisée « auprès d’un échantillon restreint de près de 2000 usagers ». « Ces tests se dérouleront sur quelques semaines et seront progressivement élargis, sur invitation seulement. À l’issue de tests concluants, la fonctionnalité sera rendue disponible à l’ensemble de la population de la région métropolitaine », note la porte-parole, Isabella Brisson-Urdaneta, à ce sujet.

Il pourrait toutefois y avoir une certaine période de transition entre la fin des tests et l’ouverture pour le grand public, qui demeure à ce jour prévue « à la fin du premier trimestre 2024 », soit à la fin du mois de mars. D’après nos informations, la recharge mobile d’OPUS devrait être disponible au plus tard au début avril.

Vaste réforme numérique

Tout cela s’inscrit dans la vaste transformation numérique en cours à l’ARTM, qui doit culminer en 2027. Ce chantier unifiera à terme différents services de transport et permettra de payer avec un téléphone ou une carte de crédit d’ici 2025 ou 2026.

D’ici 2027, un système « multi-modes » serait déployé, possiblement au moyen d’une application mobile réunissant le métro, le bus, le REM, l’autopartage, le vélo-partage, le taxi, le covoiturage ou encore les trottinettes électriques. Des systèmes d’autocars pourraient aussi y être intégrés, tout comme les gestionnaires de stationnement publics et privés, voire les sociétés ferroviaires.

Selon l’ARTM, l’achalandage pourrait augmenter en raison de la combinaison de nombreux modes de transport, avec 155 millions de déplacements cumulés d’ici 12 ans, en plus de 364 millions de dollars de retombées financières dans le même intervalle. Tout cela impliquerait néanmoins fort probablement de se départir d’OPUS, un système devenu désuet en matière d’innovation technologique.

Fin août, La Presse révélait que cette transformation coûterait 144 millions, avec un budget pour les imprévus de 18,5 millions, pour un total de 162 millions. L’ARTM évalue que ces investissements rapporteraient 364 millions de retombées d’ici 2035, en plus de faire exploser le nombre de déplacements.