Aéroports de Montréal (ADM) et la communauté aéroportuaire sont en deuil après un accident de travail qui a coûté la vie à un employé dans le cadre de ses fonctions, samedi après-midi à Dorval. Une enquête pourrait bientôt être déclenchée sur cette affaire qui a entraîné dimanche la suspension du déblocage des valises.

« C’est toute la communauté aéroportuaire de YUL qui se trouve en deuil aujourd’hui et nous offrons nos sincères condoléances à sa famille, à ses proches ainsi qu’à ses collègues », a déclaré dimanche le président-directeur général d’Aéroports de Montréal, Philippe Rainville, dans un communiqué de presse.

La veille, samedi, un employé de l’entreprise Equans était mort en chutant. Il tentait alors « de décoincer une valise dans des équipements de manutention, soit un convoyeur de valises ou sur le tarmac », a expliqué Antoine Leclerc-Loiselle, porte-parole de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Urgences-santé affirme avoir reçu un appel vers 13 h 15. Des secours ont rapidement été envoyés sur les lieux. Deux inspecteurs de la CNESST se sont aussi déplacés pour sécuriser l’endroit et « rencontrer des témoins ou des gens qui étaient en charge des opérations au moment de l’accident ».

Activités suspendues, vols en retard… et un incendie

En réaction à cet accident, la CNESST a d’ailleurs suspendu dimanche le déblocage des valises dans tout l’aéroport. Selon nos informations, cette mesure exceptionnelle ne devrait toutefois pas se prolonger très longtemps ; il s’agirait plus d’une question d’heures que de jours.

ADM, de son côté, affirme avoir « collaboré avec les autorités compétentes pour assurer le bon déroulement de l’enquête », puis « s’est assurée de travailler avec les partenaires impliqués afin de coordonner la présence de ressources d’aide et de soutien pour le personnel qui a été témoin de cet accident ».

« L’employeur devrait soumettre une méthode de travail pour s’assurer que la tâche soit accomplie avec sécurité », a fait valoir M. Leclerc-Loiselle, de la CNESST, soulignant que la direction avait manifesté le désir de régler le dossier rapidement.

Sur Twitter, le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, s’est également dit « attristé et choqué d’apprendre qu’un tragique accident de travail a coûté la vie à une personne » à l’aéroport de Montréal. « Mes pensées vont à sa famille et ses amis », a-t-il ajouté.

Un autre incident est par ailleurs survenu dimanche à l’aéroport, alors qu’un incendie s’est déclaré sous un avion au sol d’Air Canada, montrent plusieurs images qui ont été diffusées sur les réseaux sociaux en fin d’après-midi. Des policiers se sont notamment rendus sur place, mais ADM ne rapporte ni blessé ni impact sur les activités de l’aéroport.

N’empêche, dimanche, des vols ont été retardés ou reportés, mais ce serait plutôt en raison des conditions météorologiques. « La situation actuelle est occasionnée par un important système d’orages dans le nord-est des États-Unis qui génère des délais », a précisé en ce sens la porte-parole d’ADM, Anne Marcotte. Elle rappelle aux voyageurs ayant un vol planifié « de vérifier l’état de leur vol avant de se rendre à l’aéroport » pour éviter de trop grands temps d’attente.

Vers une enquête ?

Equans est une entreprise qui offre des « services techniques d’opération et de maintenance » au Canada et aux États-Unis, peut-on lire sur son site web. L’entreprise, qui a aussi des filiales telles que Contrôles AC et Equans Transport, compte plus de 700 employés.

La grande équipe d’Equans Services est profondément attristée par un accident tragique survenu hier à l’aéroport Montréal-Trudeau.

Pierre Lapointe, vice-président sénior chargé des opérations chez Equans, dans une déclaration

Il affirme que son groupe offrira son aide aux autorités au besoin. « Nous collaborons pleinement avec la direction de l’aéroport et les autorités afin de faire la lumière sur les circonstances entourant l’accident », a assuré M. Lapointe, en ajoutant que des mesures de soutien « ont également été déployées pour tout le personnel qui a été témoin de cet accident ».

Règle générale, toutefois, la CNESST ne lance une enquête que si l’entreprise qui employait la victime est de compétence provinciale. Dans le cas où elle est de compétence fédérale, c’est plutôt le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) qui s’en charge habituellement.

Dimanche midi, la CNESST considérait toujours la possibilité d’amorcer une enquête, mais soutenait qu’elle confirmerait le tout « lundi en début de journée ». Le BST, lui, semble pour le moment exclure toute forme d’investigation. « L’accident en question n’est pas un incident à signaler au BST conformément à notre Politique sur la classification des évènements. Par conséquent, le BST ne mène pas d’enquête », a expliqué son porte-parole et coordonnateur, Liam MacDonald, par courriel.