Deux signaleurs routiers ont été blessés mercredi dernier par un automobiliste qui aurait tenté de passer dans un chantier de construction à Pointe-aux-Trembles, avant de prendre la fuite. Le lendemain, l’homme de 68 ans s’est toutefois rendu de lui-même au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

« [Le suspect] a été mis en état d’arrestation puis a été interrogé par des enquêteurs, a annoncé le corps de police en soirée vendredi. Il a été libéré et ne fait l’objet d’aucune accusation pour l’instant. L’enquête se poursuit afin de déterminer les causes et les circonstances de l’incident. »

L’évènement s’est produit dans la nuit de mercredi à jeudi, sur le boulevard Saint-Jean-Baptiste, près du boulevard Industriel. Un véhicule est alors entré dans la zone interdite à la circulation, blessant deux signaleurs routiers, dont un grièvement. Touché à la tête, l’homme de 39 ans « est toujours dans un état critique et on craint toujours pour sa vie », a fait savoir le SPVM.

L’autre victime, également âgée de 39 ans, n’a subi que des blessures mineures.

Danger « grandissant »

À la lumière notamment de cet évènement, une association représentant les signaleurs routiers s’est inquiétée du danger « grandissant » autour du métier.

Éric Laflamme, président de l’Association regroupant les installateurs et signaleurs du Québec (ARISQ), estime que l’été 2023 est déjà très « chargé » pour ses membres, ce qui sème l’inquiétude pour la suite.

[Mercredi], on a eu trois accidents en incluant celui de Pointe-aux-Trembles. Il faut que ça arrête, ça ne va pas en diminuant, c’est plutôt en s’empirant d’année en année.

Éric Laflamme, président de l’Association regroupant les installateurs et signaleurs du Québec (ARISQ)

Cette tendance à la hausse est claire lorsqu’on observe les chiffres. En 2022, 210 signaleurs routiers ont été blessés sur les routes du Québec, contre 161 en 2021. L’année d’avant, 104 travailleurs avaient été blessés. L’ARISQ réclame au gouvernement une « présence policière plus grande lors de fermetures ou d’ouvertures de chantiers ».

Avec la collaboration d’Henri Ouellette-Vézina, La Presse