Les poursuites contre la Ville s’accumulent, six mois après l’incendie funeste qui a coûté la vie à sept personnes dans un immeuble patrimonial du Vieux-Montréal. Le musée Pointe-à-Callière accuse les autorités municipales d’avoir été « complaisantes » avec le propriétaire de l’immeuble incendié et réclame 3 millions de dollars pour les dommages que le brasier lui a fait subir.

Dans cette nouvelle poursuite déposée en Cour supérieure du Québec, la direction du musée affirme que son établissement a subi des dommages qui pourraient atteindre 3 millions de dollars lorsqu’un incendie a détruit l’immeuble patrimonial de la place D’Youville, le 16 mars dernier. L’immeuble sinistré, propriété de l’avocat et homme d’affaires Émile Benamor, est situé tout près du musée.

Le musée et l’assureur Chubb déplorent « l’échec de la Ville à inspecter l’immeuble de Benamor adéquatement », ainsi que « la complaisance de la Ville envers Benamor ».

« L’édifice de Benamor a été décrit comme une trappe à feu, qui ne respectait pas les standards », affirme la poursuite, rédigée par les avocats Louis-Philippe Constant et Frédérique Tremblay, du cabinet Clyde & Co Canada.

La Ville de Montréal a déjà déclaré qu’elle ne commenterait pas les procédures judiciaires entamées à la suite du drame.

La semaine dernière, le propriétaire Émile Benamor a lui-même déposé une poursuite de 7,5 millions contre la Ville, en la blâmant pour la gravité de l’incendie, sous prétexte qu’elle serait réfractaire à la modernisation des édifices patrimoniaux et que la réaction des pompiers aurait été trop molle.

La famille de Charlie Lacroix, l’une des victimes qui ont péri dans l’incendie, a déposé presque simultanément une poursuite dans laquelle elle réclame un total de 1,5 million de dollars en dommages conjointement à la Ville de Montréal, à Émile Benamor et à Tariq Hasan, un entrepreneur qui sous-louait des logements de M. Benamor sur la plateforme Airbnb.

La famille de Nathan Sears, mort lui aussi lors du drame, a déjà déposé une demande d’action collective contre M. Benamor, M. Hasan et l’entreprise Airbnb.