Un pompier de Saint-Donat qui visitait une école secondaire pour parler de sa profession en a profité pour appâter une jeune adolescente. Même après son arrestation, Maxime Cadorette a eu une relation sexuelle avec la victime dans le stationnement de son école secondaire à la vue des élèves.

Le pompier de 32 ans, qui travaille comme technicien en prévention incendie au CISSS des Laurentides, était de passage en cour à la mi-octobre au palais de justice de Joliette en vue de l’imposition de sa peine.

Maxime Cadorette a plaidé coupable en juillet dernier à des chefs de contacts sexuels avec une mineure de moins de 16 ans, d’entrave à la justice pour avoir tenté d’influencer la victime dans sa déclaration aux policiers et à plusieurs chefs de non-respect de conditions d’une ordonnance de mise en liberté.

« Un des plus grands plaisirs de la vie est de faire ce que les autres nous croient incapables de faire. »

C’est cette maxime lourde de sens dans le contexte que Maxime Cadorette met de l’avant sur son compte Facebook.

Le pompier de Saint-Donat, dans Lanaudière, rencontre la victime en 2019, alors qu’elle est en 1re ou 2secondaire.

Il visite alors la classe de l’adolescente pour présenter son métier. Après sa présentation, l’homme et l’adolescente échangent des textos « amicaux ». À la fin de l’été, Cadorette cesse toutefois d’écrire à la victime, lorsqu’une proche de celle-ci signale la situation aux policiers. Un enquêteur appelle même le pompier.

Mais deux ans plus tard, Maxime Cadorette reprend contact avec la victime, âgée de 15 ans. Pendant une marche, ils s’embrassent et ont de premiers contacts sexuels. À l’hiver 2022, ils ont une relation sexuelle dans un hôtel à Sainte-Adèle. Ils développent alors ce que l’adolescente décrit comme une relation de « couple normal ».

Il est illégal pour un homme dans la vingtaine d’avoir des activités sexuelles avec une adolescente de 15 ans.

C’est en octobre 2022 que la victime dénonce Maxime Cadorette lorsque les parents de l’adolescente réalisent qu’elle fréquente toujours l’accusé.

Voyant visiblement l’étau se resserrer sur lui, Cadorette demande à la victime de dire aux policiers qu’il ne s’est rien passé entre eux avant ses 16 ans.

Arrêté en décembre 2022, Maxime Cadorette est soumis à plusieurs conditions de mise en liberté. Or, il s’en moque aussitôt. Ainsi, il se crée un nouveau compte Instagram et communique avec la victime. Il la rejoint même dans un stationnement d’une école secondaire pour avoir une relation sexuelle. Leurs ébats sont filmés par des élèves qui avisent les policiers.

Suspendu « sur-le-champ »

En entrevue, le maire de Saint-Donat, Joé Deslauriers, assure que la municipalité n’a « d’aucune façon » mandaté Maxime Cadorette pour faire la visite d’une école – qui n’est d’ailleurs pas à Saint-Donat. Le pompier à temps partiel a été suspendu « sur-le-champ » dès sa mise en accusation, assure le maire.

« On ne cautionne aucun geste de cette nature. Je trouve ça déplorable. On va prendre des mesures à la suite du jugement assez rapidement et promptement. C’est clair qu’on ne va pas tolérer ça. Je salue la victime d’avoir dénoncé. Je trouve que c’est un geste courageux. On invite les victimes à dénoncer », a affirmé Joé Deslauriers.

L’employeur principal du délinquant, le centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides, s’est toutefois fait avare de commentaires, restant vague sur le statut et le lien d’emploi de Cadorette. « Toutefois, nous pouvons vous confirmer qu’une situation telle que vous décrivez mène à un retrait du travail jusqu’à la fin de l’enquête », a indiqué le porte-parole Hugo Morissette.

Le dossier sera de retour en cour en décembre prochain en vue de l’imposition de la peine.

MStéphanie Gilbert représente le ministère public, alors que MDavid Robert Temim défend l’accusé.