Un peu plus d’un an après le suicide d’Amélie Champagne, cette Montréalaise de 22 ans qui a souffert de symptômes de la maladie de Lyme durant des années avant de recevoir un diagnostic, l’enquête publique de la coroner Me Julie-Kim Godin débute ce lundi matin au palais de justice de Montréal.

Dans les jours précédant sa mort, la jeune femme avait consulté en psychiatrie à Montréal, fait une tentative de suicide et été admise aux urgences psychiatriques en Estrie. Elle n’avait cependant pas pu y être complètement prise en charge parce qu’elle n’habitait pas la région, avait raconté son père, Alain Champagne, à La Presse.

« Lyme l’a essentiellement kidnappée », avait-il aussi raconté sur les réseaux sociaux, en déplorant « des années d’errance médicale au Québec ».

Les déclarations de M. Champagne, qui était alors président du Groupe Jean Coutu, avaient fait grand bruit. La coroner en chef du Québec, Me Pascale Descary, avait ordonné une enquête publique.

À l’approche des audiences publiques, M. Champagne a fait savoir qu’il ne souhaitait pas donner d’entrevue.

L’Association des médecins psychiatres du Québec ne fera pas de commentaires avant d’avoir la conclusion de la coroner, nous a aussi indiqué sa présidente, Claire Gamache.

Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS, qui s’est vu décerner un « prix Citron » par l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec en lien avec la mort de Mme Champagne, s’est également abstenu de tout commentaire. L’établissement « offrira son entière collaboration à l’enquête publique du coroner », a assuré une porte-parole par courriel.

Proches et médecins témoigneront

Les proches de la jeune femme disparue (père, mère, frère et conjoint) seront entendus à la première journée d’audiences. Les témoignages d’un sergent-détective de la police de Montréal et d’un médecin de famille de Magog sont également annoncés. En tout, une quinzaine de médecins sont inscrits à l’horaire des témoins cette semaine, en plus d’autres spécialistes de la santé.

Une deuxième semaine d’audiences est prévue à compter du 22 janvier prochain. La liste des témoins, parmi lesquels figurera l’association des psychiatres, n’a pas encore été publiée.

La coroner a également reconnu une dizaine de personnes intéressées, leur permettant ainsi d’interroger les témoins. Les parents d’Amélie Champagne ont obtenu ce statut, de même que cinq hôpitaux ou centres de santé, et plusieurs médecins. L’Association québécoise de la maladie de Lyme (AQML) a également été reconnue comme partie intéressée, mais uniquement pour le volet « recommandations » de l’enquête.

Quelques mois avant sa mort, Amélie Champagne avait reçu un résultat de test positif des États-Unis, mais la maladie « avait maintenant un impact sévère au niveau cérébral », avait relaté son père.

M. Champagne, qui est aujourd’hui président et chef de la direction du Groupe Maurice, a créé un fonds administré par la Fondation du Grand Montréal, en soutien aux personnes affectées par la maladie de Lyme et par la détresse psychologique. Un premier tournoi de golf tenu en juin dernier à Bromont a récolté plus de 384 000 $ au profit de l’AQML, avait annoncé M. Champagne.

Lisez la chronique de Patrick Lagacé « “Papa, je veux sortir d’ici” »

Besoin d’aide ?

Si vous avez besoin de soutien, si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour un de vos proches, appelez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). Un intervenant en prévention du suicide est disponible pour vous 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

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