(Montréal) Le Canada a enregistré en 2022 une hausse de 8,9 % du taux de crimes violents commis avec une arme à feu pour atteindre le taux le plus élevé depuis qu’il a commencé à tenir de telles statistiques en 2009, mais le Québec se démarque avec une légère baisse et se maintient sous la moyenne canadienne.

Le taux canadien de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu s’est établi à 36,7 affaires pour 100 000 personnes en 2022 et la hausse est principalement attribuable à des augmentations relativement importantes du nombre d’affaires en Ontario (1016 affaires de plus, hausse du taux de 24 %), au Nouveau-Brunswick (64 affaires de plus, hausse du taux de 24 %) et en Colombie-Britannique (194 affaires de plus, hausse du taux de 12 %).

Au Québec, le recul n’était guère significatif, soit de 1,3 %, mais son taux de 24,8 dossiers pour 100 000 habitants le place au troisième rang parmi les plus faibles, derrière l’Île-du-Prince-Édouard (10) et Terre-Neuve-et-Labrador (22,8).

L’article de Juristat publié sur le site de Statistique Canada, mardi, montre à plus long terme que le taux de crimes violents commis avec des armes à feu, qui avait connu une baisse constante entre 2009 et 2013, était au contraire à la hausse durant les dix années suivantes.

Le Québec fait bonne figure

Au Québec, le taux avait augmenté entre 2009 et 2011, année où il avait atteint son sommet, à tout près de 35 cas par 100 000 habitants, puis avait chuté de manière constante pour se situer autour de 20 de 2016 à 2019. Il est remonté durant les deux années suivantes pour se situer à 25,1 en 2021 avant de redescendre à 24,8 l’année suivante.

Le Nouveau-Brunswick, lui, voit son taux augmenter de manière constante depuis 2015 pour se situer à 40,6 cas de crimes violents avec des armes à feu par 100 000 habitants en 2022, soit son taux le plus élevé depuis le début de la tenue de ces données.

Des chiffres effarants

Mais, parmi les provinces, c’est la Saskatchewan qui présente le pire bilan et de loin, avec un taux effarant de 109,6 dossiers par 100 000 habitants, et ce, malgré une baisse significative de 7 % comparativement à 2021. Bien qu’élevées, ces données pâlissent toutefois devant les taux effarants enregistrés dans les Territoires du Nord-Ouest (230,2 dossiers par 100 000 habitants, hausse de 8,2 %) et au Nunavut (182,6 cas par 100 000 habitants, baisse de 22,9 %).

À l’échelle des grandes villes, Toronto présente une forte hausse de 36 % par rapport à l’année précédente et le taux se situe à 43,2 affaires pour 100 000 personnes. Montréal quant à elle, présente un taux de 28 pour 100 000 personnes, une très légère hausse de 0,4 % par rapport à 2021. À Vancouver, le taux (23,6 affaires pour 100 000 personnes) était en hausse de 24 % par rapport à 2021.

Contrairement aux crimes violents en général, pour lesquels la plupart (53 %) des victimes ont été des femmes, les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont ciblé majoritairement des hommes en 2022 (66 %).