De nouvelles accusations criminelles ont été portées mercredi contre l’ancien employé d’Hydro-Québec Yuesheng Wang, arrêté pour espionnage en novembre 2022. La poursuite de l’analyse du dossier a permis d’ajouter deux chefs d’accusation d’actes préparatoires à des activités d’espionnage économique pour le compte de la République populaire de Chine.

M. Wang, qui est en liberté, mais soumis à diverses conditions de libération, était déjà en attente de procès pour obtention de secrets industriels, utilisation non autorisée d’un ordinateur, fraude dans le but d’obtenir des secrets industriels et abus de confiance par un fonctionnaire public.

Les deux nouveaux chefs d’accusation concernent l’obtention de renseignements sensibles en prévision d’un acte d’espionnage économique et le fait d’avoir informé une entité étrangère ou une entité économique étrangère qu’il était disposé à commettre une infraction à son bénéfice. L’acte d’accusation précise clairement que les gestes auraient été posés au bénéfice du régime chinois.

La poursuite prétend que M. Wang aurait obtenu illégalement des secrets industriels d’Hydro-Québec concernant le développement de batteries, « au bénéfice de la République populaire de Chine ». Les accusations découlent d’une enquête de l’Équipe intégrée de la sécurité nationale de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) au Québec.

La Presse a déjà révélé que durant ses études à l’Académie chinoise des sciences, Yuesheng Wang avait comme directeur de thèse le professeur Hu Yong-Sheng, qui est aujourd’hui l’un des dirigeants de HiNa Battery Technology, une entreprise chinoise qui a déjà fait une démonstration de « mini-voiture électrique » propulsée par son propre modèle de batterie et qui promet de développer une nouvelle génération de batteries pour le marché mondial.

Après son embauche à Hydro-Québec comme chercheur, M. Wang a continué à publier des articles scientifiques sur des technologies liées aux batteries en collaboration avec le dirigeant de l’entreprise chinoise.

À son enquête sur remise en liberté, l’accusé a déjà confirmé qu’il était membre du Parti communiste chinois, mais a dit être en retard de plusieurs années dans le paiement de ses cotisations. Il a aussi dit que son nom a été utilisé sans son consentement pour des travaux scientifiques en Chine.