(Ottawa et Montréal) Les évacués peuvent faire des demandes d’assurance-emploi pour pallier leur perte de revenus. Un groupe d’intervention pour la gestion des urgences a été mis sur pied par Emploi et Développement social Canada afin d’aider les citoyens touchés par les incendies de forêt, mais les travailleurs saisonniers demeurent dans l’angle mort, dénonce le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC).

« Si vous êtes un travailleur affecté par les incendies de forêt, je vous encourage fortement à présenter une demande de prestation d’assurance-emploi en ligne, par téléphone ou en personne aussitôt que possible. Même si vous n’avez pas votre relevé d’emploi, votre demande serait traitée en priorité », avait indiqué la ministre Karina Gould lors de la conférence de presse avec le premier ministre Justin Trudeau, lundi. Cette information avait alors peu retenu l’attention.

Des équipes mobiles de Service Canada sont déployées dans les centres d’évacuation pour aider les gens à remplir leur demande. Leur soutien n’avait pas encore été demandé mercredi à Roberval, qui a accueilli les 7500 résidants de Chibougamau évacués la veille, mais des employés d’Alma ou de Dolbeau pourront y être envoyés rapidement au besoin.

« Selon l’évolution de la situation et des besoins exprimés, Service Canada pourrait tenir des séances d’information en lien avec l’assurance-emploi ou offrir un service de clinique mobile pour aider les citoyens à remplir leur demande », a indiqué la porte-parole du ministère, Saskia Rodenburg.

Les fonctionnaires feront « preuve de souplesse pour permettre un accès plus rapide aux prestations », avait promis la ministre Gould. Elle avait invité les gens à s’inscrire au dépôt direct sur le site de Service Canada étant donné que la poste pourrait être perturbée en raison des incendies de forêt. « Un agent vous téléphonera dans les deux jours ouvrables », avait-elle promis.

Les demandes de prestations peuvent être effectuées en ligne ou par téléphone au 1 877 631-2657.

Les travailleurs saisonniers dans l’angle mort

Le gouvernement oublie toutefois les travailleurs saisonniers touchés par ces incendies, selon le CNC, qui réclame l’instauration « de mesures spéciales ». Il presse aussi le gouvernement Trudeau de lancer sa réforme du programme d’assurance-emploi comme il l’avait promis en campagne électorale.

« Ça prend une mesure de crise. Ça ne veut pas dire qu’on vire fou tout le monde, mais mon Dieu, faites quelque chose, parce que là, on dit à des gens de faire une demande de chômage à laquelle ils n’auront pas droit », a expliqué le porte-parole du Conseil, Pierre Céré.

Il rappelle que la crise « touche particulièrement les travailleurs des industries saisonnières, qui ont, dans de nombreux cas, déjà épuisé leurs prestations d’assurance-emploi ». « Qu’est-ce que le gouvernement compte faire ? », insiste M. Céré.

Selon lui, les projections pour l’été ne sont « pas rassurantes, comme les périodes de travail de plusieurs industries comme le tourisme ou la foresterie seront vraisemblablement écourtées ». Ils ont besoin d’accumuler 700 heures de travail pour se qualifier.

« Si vous nous aviez écouté et concrétisé vos engagements de procéder à une réforme de l’assurance-emploi, on ne se poserait pas ces questions aujourd’hui. Combien d’années encore devrons-nous attendre ? », a martelé le porte-parole.

Le gouvernement n’a pas été en mesure de fournir des réponses mercredi à nos questions sur les travailleurs saisonniers. Notre demande d’abord adressée au cabinet de la ministre Karina Gould a été transmise à celui de la ministre de l’Emploi, Carla Qualtrough, qui est responsable de la réforme.

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    Nombres de demandes d’assurance-emploi faites en Alberta depuis le début des feux de forêt en mai
    Source : ministère de l’Emploi et du Développement social