(Vancouver) La saison catastrophique des incendies de forêt en Colombie-Britannique a déjà établi un nouveau record pour la superficie totale brûlée en un an, avec près de 14 000 kilomètres carrés consumés par des centaines d’incendies dans toute la province.

Le site internet de la société provinciale de protection des forêts contre le feu indique que 13 935 kilomètres carrés ont été brûlés depuis le 1er avril, dépassant le précédent record de 13 543 km2 établi en 2018, mais pour toute l’année.

Or, il reste encore plusieurs mois dans cette saison des feux et l’agence provinciale rappelle qu’il y a actuellement près de 400 incendies qui brûlent en Colombie-Britannique.

On a recensé jusqu’ici cette année 1186 incendies, ce qui suggère que la taille moyenne de ces feux a été de 84 % supérieure à celle de 2018.

Bowinn Ma, ministre de la Gestion des urgences, a déclaré mardi dans un communiqué que cette saison des incendies a été la plus persistante jamais enregistrée.

« Nous savons que la route qui nous attend est longue, complexe et difficile, a-t-elle soutenu. Bien que nous soyons encore au début de la saison des incendies, cela s’est déjà avéré être une période difficile pour les communautés, les Premières Nations, les personnes vivant dans les zones touchées et les pompiers. »

Des dizaines de propriétés ont par ailleurs été visées par un ordre d’évacuation ou placées « en alerte » dans la région de Kootenay, dans le sud-est de la province, après que de nouveaux incendies de forêt près de Cranbrook ont temporairement fermé l’aéroport de la ville.

Des militaires arrivent en Colombie-Britannique cette semaine pour donner un coup de main, avec des hélicoptères et un avion Hercules, tandis que le gouvernement provincial a demandé que 1000 pompiers internationaux supplémentaires rejoignent les équipes du Mexique, des États-Unis et d’Australie déjà sur le terrain.

Sarah Budd, de l’agence provinciale de protection des forêts, a précisé que les militaires devraient jouer un rôle de soutien aux pompiers. « Ils ne vont pas faire […] de combat direct. Ça demande beaucoup d’entraînement, a-t-elle expliqué en entrevue. Ils feront plus des tâches de nettoyage et de soutien. »

Sophie Wilkinson, professeure adjointe en gestion de l’environnement à l’Université Simon Fraser, souligne que la saison des incendies de forêt est aussi « sans précédent » parce qu’il y a eu des saisons de feux historiques dans d’autres provinces et territoires, de sorte que les ressources interprovinciales sont épuisées.

« Bien que l’aide militaire n’ait pas été courante dans le passé, elle le deviendra de plus en plus, car la gravité des saisons d’incendies de forêt en Colombie-Britannique et au Canada augmente en raison du changement climatique », a-t-elle expliqué.