Les policiers de la Sûreté du Québec viennent de rejeter l’entente de principe conclue cet été entre leur syndicat et le gouvernement.

Un peu plus de 59 % des policiers qui se sont exprimés ont voté contre l’accord, a confirmé vendredi l’Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ). Le vote se tenait toute cette semaine.

L’entente de principe incluait une hausse de la rémunération globale des policiers de l’ordre de 21 % sur cinq ans.

« Ce refus par les membres s’explique, entre autres, par un contexte inflationniste et de montée des taux d’intérêt, a affirmé le président de l’APPQ, Jacques Painchaud, par voie de communiqué. Nous avions pourtant souligné au gouvernement, à maintes reprises au cours de la négociation, que les attentes de nos membres étaient élevées. Peut-être voudra-t-il enfin nous croire cette fois-ci ! »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Le président de l’Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ), Jacques Painchaud

Selon le tableau inclus dans un message syndical envoyé début septembre, les policiers auraient obtenu des hausses totales de 5 % en 2022, 3 % en 2023, 7 % en 2024, puis 3 % en 2025 et 2026.

« En plus des paramètres gouvernementaux de 10 % et d’un rattrapage de 4 %, est également inclus dans ce 21 % un ajustement salarial relié à la reconnaissance du niveau de service, communément appelée “prime nationale” », indiquait l’APPQ dans son courriel. Le salaire d’entrée aurait été majoré de 3 % « afin d’être plus compétitif sur le marché des nouvelles recrues ».

Vendredi, le syndicat a affirmé qu’il prenait acte de la décision de ses membres.

« Comme il se doit, l’Association respecte le processus démocratique et le vote exprimé par la majorité de ses membres », a écrit l’APPQ. « Elle sera de retour à la table de négociation dès que le gouvernement sera disposé à reprendre les pourparlers. »

C’est le ministre des Finances, Eric Girard, qui a mené cette négociation plutôt que la présidente du Conseil du trésor : le commissaire à l’éthique avait suggéré à Sonia LeBel de ne pas participer à ces discussions en raison de ses liens familiaux et personnels avec des policiers.

« On est surpris et on est déçu. On ne fera pas d’autres commentaires pour l’instant », a déclaré Claudia Loupret, attachée de presse de M. Girard.

Contactée par La Presse Canadienne, la Sûreté du Québec a confirmé avoir appris « avec regret que l’entente proposée n’avait pas été acceptée par la majorité des membres ». La direction du corps policier entend « suivre l’évolution de la situation au jour le jour » et « réitère [sa] confiance envers les membres quant à la prestation de services à la communauté ».

Quelque 90 % des 5605 policiers y ayant droit ont voté.

Avec Tommy Chouinard, La Presse, et La Presse Canadienne