(Ottawa) Le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, a refusé mordicus mardi de dévoiler combien de temps il se donne pour prendre des mesures afin de réduire le flux de ressortissants mexicains qui demandent l’asile au Canada.

« Ça restera entre nous et le Mexique », a-t-il tranché mardi lorsque questionné par les journalistes à son arrivée à la réunion du cabinet, alors qu’Ottawa subit une pression croissante pour imposer de nouveau des visas aux citoyens mexicains.

M. Miller a confirmé avoir rencontré l’ambassadeur du Mexique au Canada la veille et que cela a donné lieu à « une bonne discussion » sur la relation qu’entretiennent les deux pays. « C’est un de nos partenaires économiques principaux », a insisté le ministre.

Il a cependant réitéré que le nombre de Mexicains qui viennent au Canada pour demander l’asile, parfois en utilisant le « prétexte » du tourisme, est « très très très » important.

« C’est quelque chose qu’on veut voir réduit dans une marge de temps assez limitée. Mais évidemment, étant donné l’importance de la relation, c’est quelque chose qu’il faut donner évidemment un certain temps au coureur », a ajouté M. Miller, notant que le Mexique « travaille sur des mesures ».

Les demandes d’asile en provenance du Mexique ont explosé ces dernières années et le taux de demandeurs mexicains obtenant effectivement le statut de réfugié est bien inférieur à celui des autres pays.

Cela s’explique en partie par la décision du gouvernement en 2016 de lever l’obligation de visa, permettant ainsi aux Mexicains de déposer plus facilement une demande d’asile au Canada.

Dans une lettre transmise le mois dernier au premier ministre du Canada, Justin Trudeau, son vis-à-vis du Québec, François Legault, ciblait particulièrement les ressortissants mexicains et exigeait qu’Ottawa resserre sa politique d’octroi des visas. Il avertissait du même souffle que les services de sa province aux réfugiés frôlent leur « point de rupture ».

M. Miller avait répondu que le Canada doit serrer la vis aux ressortissants mexicains qui demandent l’asile au Canada, tout en se questionnant s’il faut « un quart de tour, un demi-tour, deux tours ». Quant aux visas, il a expliqué qu’Ottawa étudie des options et qu’aucune décision n’a été arrêtée.

Le Mexique a par la suite affirmé que les demandes d’asile au Canada ont commencé à diminuer en décembre grâce à des « mesures conjointes » non définies prises par les deux pays. Appelé à réagir, M. Miller a rétorqué mardi que « ce sont des variations saisonnières ».

Le Canada n’accorde l’asile qu’aux personnes qui, selon lui, ne peuvent vivre en toute sécurité dans aucune partie de leur pays d’origine parce que les autorités ne peuvent ou ne veulent pas assurer ces conditions.