L’appartement de Mélanie Delisle est pour elle plus qu’un simple logis : c’est un refuge où elle a retrouvé la paix, la sérénité et le calme, depuis un an, après s’être retrouvée pratiquement à la rue il y a quelques années.

Grâce à la subvention du Programme de supplément au loyer (PSL), elle peut cesser de s’inquiéter de pouvoir boucler son budget à la fin du mois et n’a plus besoin de fréquenter les banques alimentaires.

« Ici, je suis tranquille, je peux m’occuper de moi et de ma santé », confie la quadragénaire, rencontrée dans son appartement, situé au demi-sous-sol d’un immeuble de l’ouest de Montréal.

Le petit logement bien tenu, aux murs dénudés, contient tout son univers : sa collection de films et de jeux, ses disques pour écouter sa musique préférée, les photos de sa famille, etc.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Mélanie Delisle dans son logement

Bénéficiaire de l’aide sociale, Mme Delisle ne paie que 25 % de son revenu pour son appartement, soit 212 $ par mois. Le reste de son loyer de 545 $, dans cet immeuble de la Société d’habitation et de développement de Montréal (SHDM), est payé par Québec.

Retrouver une certaine normalité

Mélanie Delisle a vécu quelques années difficiles, où elle a sombré dans la dépression. Elle a dû quitter son logement du quartier Saint-Michel et s’est retrouvée dans un refuge pour sans-abri, dans un dortoir avec plusieurs autres femmes.

Elle a ensuite vécu deux ans et demi à la Maison Sainte-Marie, de l’organisme Le Chaînon. C’est grâce à cet organisme qu’elle a pu bénéficier du PSL et obtenir un appartement où elle est chez elle.

« Plusieurs femmes pour qui on réussit à trouver des logements étaient dans la rue auparavant », explique la PDG du Chaînon, Sonia Côté. « Il faut les aider à retrouver leurs repères et une certaine normalité au quotidien, reprendre l’habitude de cuisiner, se refaire un réseau social. Elles repartent vraiment sur de nouvelles bases. »

Des intervenantes de l’organisme restent en contact avec ces femmes pour continuer de les épauler, notamment parce que certaines ont des problèmes de consommation de drogue ou d’alcool.

« Ça rassure les propriétaires de savoir qu’ils peuvent nous appeler en cas de problème, dit Mme Côté. Les préoccupations des propriétaires, c’est de savoir que la locataire va payer son loyer et qu’elle sera tranquille. Généralement, ils font confiance à notre organisme. »