Malgré la controverse dans l'Ouest, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, persiste et signe: le gouvernement fédéral doit participer au financement d'un nouvel amphithéâtre sportif à Québec.

À l'issue du premier caucus de ses députés en prévision de la rentrée parlementaire, à Montréal, le chef bloquiste a estimé que la construction d'un nouveau Colisée à Québec était un projet de développement régional, au même titre que de nombreux investissements en infrastructure auxquels le gouvernement fédéral participe dans le reste du Canada.

«Quand il y a eu des dépenses ailleurs, je n'ai pas entendu de hauts cris, a-t-il souligné en conférence de presse, hier. Au sommet du G20, pour les Jeux olympiques, les Jeux panaméricains... Ailleurs il n'y a pas de problème, mais au Québec, ça poserait un gros problème? Je ne comprends pas.»

Selon lui, les installations ne serviraient pas seulement à une équipe de sport professionnel, mais aussi à des manifestations culturelles ou de sport amateur, ce qui justifierait d'y investir des deniers publics.

«Même Maxime Bernier (député conservateur de Beauce) a inauguré un aréna dans sa propre circonscription, payé entièrement par le public et il posait fièrement avec la contribution du fédéral», a rappelé M. Duceppe, en référence au nouveau complexe sportif et culturel de Sainte-Marie-de-Beauce, annoncé en 2009.

La semaine dernière, huit des onze députés du caucus conservateur au Québec ont fièrement revêtu le chandail des Nordiques de Québec, faisant renaître l'espoir d'un retour d'une équipe de hockey professionnel dans la Vieille Capitale.

Mais depuis, M. Bernier et d'autres députés de l'Ouest canadien se sont prononcés contre une contribution d'Ottawa dans le projet, et le premier ministre Stephen Harper a refroidi les ardeurs des partisans, lundi, en insistant sur l'importance de faire participer le privé.

«Une infrastructure sportive qui serait porteuse dans l'est du Québec, c'est quelque chose à évaluer. Mais c'est certain que si on parle d'un projet d'amphithéâtre et qu'on le lie seulement avec la venue d'une équipe de hockey, effectivement, c'est l'histoire du privé», a répété hier le lieutenant québécois de M. Harper au Québec, le ministre Christian Paradis.

M. Duceppe, en revanche, estime que la hauteur de la participation du fédéral dans les coûts de construction de l'amphithéâtre, estimés à 400 millions, pourrait être négociée avec la Ville de Québec, mais il juge que la part demandée à Ottawa, de 170 millions, lui semble pour l'instant raisonnable.

Le NPD, nouvelle cible?

Par ailleurs, le chef bloquiste s'est encore attaqué au NPD de Jack Layton, qu'il accuse de manquer de clarté dans ses positions.

Dans le dossier du registre des armes à feu, M. Duceppe a de nouveau sommé M. Layton d'imposer la ligne de parti à ses troupes, la seule façon, selon le chef bloquiste, de s'assurer de sauver le registre.

Puis, le Bloc a exigé que le NPD clarifie sa position sur le projet de loi 103, à Québec, qui doit encadrer le recours aux écoles passerelles qui permettent ensuite aux élèves de fréquenter le réseau public anglais.

Le NPD a présenté un mémoire sur la question en commission parlementaire à Québec. Le chef adjoint et député d'Outremont, Thomas Mulcair, s'est vertement prononcé contre le projet de loi du gouvernement de Jean Charest, qu'il juge inapplicable et inéquitable. Mais les néo-démocrates rejettent la proposition du Parti québécois et du Bloc, qui veulent faire appliquer la loi 101 aux écoles non subventionnées.

- Avec la collaboration de Gabriel Béland