L’étude brosse un portrait exhaustif de l’offre en matière de jeu sur le territoire de Montréal.

On y retrouve :

  • 346 sites exploitant des appareils de loterie vidéo (ALV)
  • Un casino, doté de 3400 machines à sous et de 60 tables de jeu
  • Trois salles de bingo ou de kinzo

L’état des lieux

Après une enquête menée par La Presse, le nombre d’ALV a diminué sur le territoire montréalais depuis 2017.

Lisez « Les petits royaumes du jeu »
  • Le nombre de sites a diminué de 22 %
  • Le nombre d’ALV est passé de 3037 à 2414

Casino en baisse, jeux en ligne en hausse

La fréquentation du Casino est également en baisse. Elle est passée de 18 000 visiteurs quotidiens en 2005 à 10 128, selon les derniers chiffres fournis par Loto-Québec.

Cependant, la participation à des jeux en ligne est en forte hausse, établit également la Direction régionale de santé publique de Montréal (DRSP).

  • 12 % des adultes montréalais auraient participé à des jeux en ligne en 2021
  • C’est presque trois fois plus qu’en 2018
  • Le tiers de ces joueurs s’adonne à des jeux de type machines à sous

Une population à risque

Comment s’inscrit le projet de salon de jeu dans cet environnement global ? La DRSP observe que le secteur d’accueil a « un profil significativement plus susceptible de développer des problèmes liés au jeu ».

  • Plus de la moitié de la population est de sexe masculin
  • Près de 30 % ont de 25 à 34 ans
  • Près de 60 % ont un revenu sous les 60 000 $
  • 60 % de la population vit seule

De plus, 465 000 adultes non résidants transitent quotidiennement en semaine par la zone de proximité du salon de jeu, qu’on définit par un rayon de 2,3 km autour de l’emplacement projeté.

C’est le secteur le plus achalandé du Grand Montréal. Et les jeunes adultes y sont surreprésentés.

Extrait de l’étude réalisée par la Santé publique de Montréal

Le « jeu responsable » ne fonctionne pas

Depuis des années, Loto-Québec s’en remet à une approche de « jeu responsable » en ce qui a trait à la prévention du jeu problématique. Essentiellement, cette approche se traduit par des messages d’information sur les considérations techniques des appareils et le rôle du hasard dans les séances de jeu.

Afin de voir si cette approche fonctionne, les chercheurs ont mesuré, sur le terrain du Casino, l’efficacité de l’approche de « jeu responsable ». Ils ont constaté « un déséquilibre considérable entre la présence d’[incitations] au jeu et les messages préventifs qui sont, de leur côté, quasi absents ».

En effet, de nombreuses affiches apposées sur les appareils indiquent le montant et la date de récents gains majeurs, ce qui, estiment les chercheurs, « pourrait encourager l’occurrence de fausses croyances, ce que visent pourtant à déconstruire les messages préventifs ». Ces messages publicitaires ont même été placés dans la zone réservée à la prévention.

De plus, les machines à sous possèdent des caractéristiques encore plus dangereuses que les ALV, note le rapport. Elles ont « des gros lots plus importants, un rythme plus rapide, et offrent la possibilité de mises maximales considérablement plus élevées ». La mise maximale des ALV est de 2,50 $, alors que certaines machines à sous du Casino permettent de miser 100 $ à des intervalles de quelques secondes.