Le système de santé, déjà sous pression, fait face à un nouveau défi : la vague de chaleur qui mobilise les médecins d’urgence, les paramédicaux et les secouristes

Comment la chaleur accablante affecte-t-elle les urgences ?

« Dans les derniers jours, l’occupation des urgences a augmenté et on voit sur le terrain qu’il y a plus de visites », note la présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec, la Dre Judy Morris. Avec un si court laps de temps, il n’est toutefois pas possible de confirmer que cette augmentation est directement liée à la chaleur.

La Dre Morris anticipe davantage de visites dans les jours à venir, en particulier de la part de patients vulnérables ayant des problèmes cardiaques et respiratoires, ainsi que de personnes âgées. « Avec la chaleur, ils vont avoir moins de réserves et risquent de voir leur état se détériorer plus rapidement », dit-elle.

En raison du manque de personnel et des départs en vacances pendant l’été, les urgences sont déjà « dans des conditions extrêmement difficiles », dit la Dre Morris. « On n’avait pas besoin de la chaleur pour causer en plus une augmentation potentielle de patients. »

Est-ce que la charge de travail des paramédicaux a augmenté ?

Joint au téléphone, le directeur adjoint à la direction de la gestion des effectifs d’Urgences-santé, Stephane Smith, indique que les paramédicaux sont débordés depuis mercredi. « On a même des cadres qui sont allés sur la route ces derniers jours. »

Urgences-santé reçoit normalement entre 40 et 45 appels par heure. Depuis jeudi matin, les appels sont plutôt reçus à un rythme de 60 par heure. « L’augmentation n’est pas nécessairement liée à des cas de coup de chaleur, mais la canicule fait augmenter le nombre d’appels pour les personnes âgées qui ont des affections médicales, entre autres les problèmes respiratoires », précise Stephane Smith. Lorsque les journées de forte chaleur se suivent, les effets sont exponentiels, constate-t-il.

Qu’en est-il des secouristes et des agents de sécurité ?

Au cours des derniers jours, les secouristes et les agents de sécurité du Festival de jazz ont été appelés à intervenir à quelques reprises pour des coups de chaleur, a confirmé jeudi soir l’équipe du festival. Depuis mercredi, des mesures supplémentaires ont été mises en place, telles que l’installation de brumisateurs sur le site et la distribution de bouteilles d’eau par les secouristes et les agents de sécurité.

Est-ce que la chaleur complique les interventions médicales ?

C’est bel et bien le cas, soutient Stephane Smith. Les paramédicaux peuvent profiter de l’air climatisé dans les ambulances, mais lorsque les interventions dans des « blocs appartements bien chauds » s’étirent, « ce n’est pas agréable ». L’équipement de protection que les paramédicaux doivent enfiler est nécessaire, mais rend encore plus accablante la chaleur avec laquelle ils doivent composer.