(Montréal) Le gouvernement commence à manquer de patience envers l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) dans la saga entourant son examen professionnel. La ministre Sonia LeBel lui a lancé un ultimatum, mardi, et menace carrément d’imposer une tutelle.

Dans un message publié sur la plateforme X, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a annoncé qu’elle avait demandé à l’Office des professions « de nommer un contrôleur à la gouvernance » chargé d’accompagner le conseil d’administration de l’OIIQ.

Cette personne aura le mandat de « s’assurer que les redressements nécessaires seront effectués » par l’institution.

Dans un second message, la ministre insiste sur le fait qu’il s’agit de « la dernière chance pour l’OIIQ de démontrer sa capacité d’agir ».

Si les gestes posés par l’ordre ne sont pas jugés suffisants à la lumière des observations du contrôleur indépendant, c’est la tutelle qui attend l’OIIQ.

En entrevue à La Presse Canadienne, la ministre LeBel précise que le contrôleur n’a toujours pas été nommé, mais que cela ne devrait tarder. Cette personne détiendra un réel pouvoir d’action et fera rapport de ses observations à l’Office des professions tous les 30 jours.

Dans le cas où les progrès ne sont pas à la hauteur des attentes, la ministre se dit prête à imposer la tutelle. Ce contrôleur veillera donc à documenter l’état des lieux afin de justifier une éventuelle prise en charge de la gouvernance.

« C’est la dernière chance de l’ordre d’agir par lui-même en fonction des recommandations du commissaire », prévient-elle.

Sonia LeBel affirme ouvertement douter de la capacité de l’OIIQ d’agir et de se gouverner correctement. Elle dit poser ces gestes dans le but d’assurer la protection du public et de préserver la crédibilité et la confiance envers le système professionnel.

À la suite des trois rapports d’enquête du commissaire à l’admission aux professions, l’OIIQ maintient toujours que son examen n’est pas le seul responsable des taux d’échec anormalement élevés des séances de septembre 2022 et de mars 2023.

Or, le plus récent rapport d’étape du commissaire Me André Gariépy conclut que rien ne permet de lier les échecs à une hypothétique formation inadéquate comme le prétend l’OIIQ. Depuis le début de la saga, l’ordre considère les échecs comme une conséquence des effets de la pandémie sur la formation des candidates.

D’ailleurs, dans une lettre ouverte publiée lundi, le président Luc Mathieu continue d’insinuer que la pandémie a été un facteur important malgré les conclusions du commissaire.

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