(Montréal) La Commissaire à la santé et au bien-être a raison de réclamer un important réinvestissement dans les soins et services à domicile. « On a besoin de plus de monde », clament des syndicats du secteur de la santé.

Les gens âgés ou ayant besoin de soins ou services à moyen ou long terme veulent généralement rester à domicile plutôt qu’en hébergement. Et l’argent que la société économiserait en béton et en brique pourrait être réinjecté dans les services et les soins à domicile, ont plaidé en entrevue, mercredi, des représentants de la FSSS et de l’APTS.

Le rapport publié mardi sur les soins à domicile par la commissaire Joanne Castonguay décrit l’approche actuelle comme celle d’un « autre temps ». Le réseau aura besoin de beaucoup plus d’heures de soins et d’argent, vu le vieillissement de la population qui s’accentue. Elle évoque en 2040 un besoin pour 571,9 millions d’heures de services et des dépenses qui devraient passer de 8,9 à 16,5 milliards.

« Les gouvernements ont pris acte de la volonté de rester à domicile, mais on sous-finance partout », a déploré Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS), affiliée à la CSN. Il représente notamment des préposés aux bénéficiaires et des auxiliaires aux services de santé et sociaux qui dispensent de tels soins et services.

Cela prouve qu’« il y a une importance à accorder au recrutement du personnel », a ajouté Robert Comeau, président de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux. L’APTS représente notamment des physiothérapeutes, ergothérapeutes, travailleuses sociales qui donnent des services aux personnes âgées, handicapées, blessées.

M. Comeau s’inquiète de la tendance à la privatisation de certains services, à cause de la notion de profit qu’elle sous-tend.

M. Leclerc aussi se montre préoccupé : « c’est très privatisé le service à domicile » déjà. « Il faut que le gouvernement soit ambitieux et reprenne le contrôle du financement et de la prestation de services pour laisser au privé, quand on parle des RPA, la portion brique et béton, d’assurer des logements adéquats pour les personnes âgées, mais de laisser les services au secteur public pour, justement, être capable d’intégrer le continuum de soins. »

M. Comeau fait valoir aussi l’importance de la prévention dans la continuité des soins, lorsque le service est rendu par le public. Par exemple, un employé du secteur public qui dispense un service à un usager pourra observer des choses, des comportements chez l’usager dont il pourra faire part à d’autres membres de l’équipe qui s’occupe du même usager. Si une partie du service est dispensée par le privé et une autre partie par le public, la communication peut être moins fluide, fait-il valoir.

M. Comeau fait valoir aussi l’importance de la prévention dans la continuité des soins, lorsque le service est rendu par le public. Par exemple, un employé du secteur public qui dispense un service à un usager pourra observer des choses, des comportements chez l’usager dont il pourra faire part à d’autres membres de l’équipe qui s’occupe du même usager. Si une partie du service est dispensée par le privé et une autre partie par le public, la communication peut être moins fluide, fait-il valoir.