Pris sur le fait l’été dernier, un jeune homme aurait blessé le propriétaire de la voiture dont il voulait s’emparer, un évènement préoccupant alors que les autorités craignent les dommages collatéraux pouvant être causés par le fléau des vols de voitures.

Gare à vous si l’envie vous prend de laisser votre Jeep Wrangler dans un stationnement souterrain du centre-ville de Montréal, le « terrain de jeu » d’un réseau de jeunes soupçonnés d’avoir commis plusieurs vols de voitures au centre-ville.

Ce modus operandi a été détaillé l’automne dernier lors de l’enquête sur remise en liberté de l’un des présumés voleurs, Mohamed Farag.

L’homme dans la vingtaine serait impliqué dans des évènements de vol de véhicules survenus entre le 31 juillet et le 2 août dernier.

L’été dernier, peu avant 2 h, M. Farag aurait été aperçu dans un véhicule Hyundai Elantra. Il circulait alors dans un stationnement souterrain non loin du Complexe Desjardins en quête de véhicules à dérober, accompagné de quatre complices.

C’est du moins ce qu’a expliqué Mylène Lavigne, du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Le groupe arpentait les stationnements souterrains du centre-ville en quête de Jeep Rubicon, de RAM 1500 ou de Jeep Wrangler, rien de moins, selon le récit de la policière.

« Il y a d’abord une phase de repérage, puis [ils] revenaient quelques minutes ou quelques heures plus tard pour s’emparer des véhicules convoités », a expliqué la sergente-détective lors de l’enquête sur remise en liberté du jeune accusé.

Le véhicule Hyundai Elantra a été, selon le témoignage de la policière, aperçu dans plusieurs dossiers de vol de véhicule. La voiture appartiendrait au père d’un des suspects.

Des comportements dangereux

Le 2 août dernier, les cinq voleurs ont apparemment poursuivi leurs activités. Ils ont ciblé un Jeep Wrangler gris dans le stationnement souterrain du Complexe Desjardins. Mais ils ont été surpris par les propriétaires, un couple. « Les plaignants vont arriver et les confronter », poursuit la sergente-détective. En partant, la Hyundai Elantra conduite par l’un des suspects a fait une manœuvre rapide. Il a fauché l’un des propriétaires du Jeep et l’a blessé aux mains.

Le même groupe de voleurs s’est retrouvé au cœur d’une autre intervention policière quelques semaines plus tard. Cette fois, M. Farag aurait été au volant d’un véhicule Wrangler avec le toit ouvert. Il était suivi par une BMW. Les patrouilleurs du SPVM les ont talonnés et ont interpellé les deux suspects. Le jeune conducteur du Wrangler volé a pris la fuite.

Selon nos sources, les policiers sont de plus en plus confrontés à des comportements dangereux de la part des voleurs de voitures. « On parle de poursuite policière, mais aussi de conduite risquée lorsque le suspect fuit avec le véhicule volé », explique une source non autorisée à parler aux médias.

Mohamed Farag et ses présumés complices seront finalement arrêtés à la fin de l’été 2023. Les policiers ont saisi lors de l’opération plusieurs outils servant à programmer des clés vierges. Sur l’un des appareils était affiché « Wrangler 2018 à 2021 ».

Mohamed Farag avait été remis en liberté peu après son arrestation, avec pour promesse de ne pas communiquer avec certaines personnes. Il était alors en maison de thérapie, comme l’exigeait une de ses conditions, avant d’en être expulsé. Il est actuellement détenu pour non-respect de ses conditions.

En savoir plus
  • 19 %
    Augmentation du nombre de vols de véhicules à moteur à Montréal en 2023 par rapport à 2022. Ceux-ci ont d’ailleurs pratiquement triplé dans la métropole depuis le début de la pandémie.
    Source : SPVM