Avez-vous vu le foyer interactif installé à Saint-Jean-sur-Richelieu ? Et le mobilier urbain de la promenade Jarry Est ? Avez-vous essayé la nouvelle installation qui simule la pêche au parc national des Îles-de-Boucherville ? Ce sont tous des projets sur lesquels a travaillé Antoine Champagne, directeur technique chez Jack World, qui fait de la conception, de la fabrication et de l’installation de produits dans le domaine de l’architecture, des places publiques et de l’événementiel.

Le hamac géant où on simule la pêche des différentes espèces de poissons du Saint-Laurent au parc national des Îles-de-Boucherville peut impressionner bien des visiteurs. D’ailleurs, le concevoir n’a pas été sans défis pour l’équipe d’Antoine Champagne.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Simulateur de pêche au parc national des Îles-de-Boucherville

« Dans l’idée de base qu’on nous avait fournie, le filet était pratiquement deux fois plus gros, mais c’était impossible à réaliser avec une aussi petite structure, raconte-t-il. Faire une structure plus grosse aurait fait augmenter les coûts. Il a fallu beaucoup de négociations pendant l’année qu’a duré la conception. Dans les projets, la sécurité doit toujours primer, puis nous devons toujours trouver le juste milieu qui permettra aussi de respecter le plus possible le design et le budget. »

Pour réaliser le filet sur mesure, Jack World est allé chercher l’expertise d’une firme de génie américaine. L’installation du filet, qui est au-dessus de l’eau, a aussi été un défi. « Le sol sur le bord de l’eau est mou et a un gros dénivelé, indique Antoine Champagne. Il a fallu jouer pas mal dans la boue, mais nous avons réussi. »

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L'installation au bord de l’eau

C’est justement parce qu’Antoine Champagne, candidat à la profession d’ingénieur (CPI) en génie mécanique, aime les affaires « flyées » et déteste la routine qu’il a abouti en stage chez Jack World, il y a déjà sept ans. Il était encore au cégep à faire le programme de Techniques de génie mécanique. Il a tellement aimé son expérience que pendant tout son baccalauréat réalisé à l’École de technologie supérieure, il a continué à travailler dans l’entreprise, et il y est toujours.

Pour réaliser l’ingénierie de leurs projets et prendre aussi d’autres mandats à l’externe, Antoine Champagne a cofondé la firme GeniWorld en mars dernier avec les trois frères à la tête de Jack World.

Plusieurs projets de front

En plus de réaliser des projets pour différents clients, Jack World développe ses propres produits, comme un foyer interactif autonome, alimenté au gaz naturel ou au propane. La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu et celle de Carignan s’en sont procuré un.

« On le programme pour qu’il s’allume et se ferme à l’heure qu’on veut, indique Antoine Champagne. On peut y brancher des accessoires, comme un iPod pour jouer de la musique et la flamme suit le rythme. »

Puis, Jack World est en train de travailler sur une corde à sauter avec Quartier des spectacles international, qui produit et diffuse des installations participatives dans le monde.

« La personne pourra arriver, peser sur le bouton, et la corde automatisée partira en produisant des sons et de la lumière, raconte le directeur technique, avec un brin d’excitation dans la voix. Pour la sécurité, la corde s’arrêtera si la personne l’accroche. »

Les Montréalais pourront bien sûr s’amuser avec cette installation lorsqu’elle sera prête avant qu’elle parte en tournée mondiale.

« C’est le fun de voir que tout ce qui est installations dans le domaine de l’événementiel et de l’art public est de plus en plus demandé ici et à l’international, remarque Antoine Champagne. Maintenant, architecturalement, il faut faire du beau. Ce ne sont pas toutes les firmes ni tous les ingénieurs qui veulent s’aventurer là-dedans, mais j’aime relever ce genre de défi qui demande beaucoup de créativité, que ce soit avec le design ou les matériaux utilisés. Il faut se réinventer à chaque projet. »