Le rendement d’Ivanhoé Cambridge atteint 12,4 %, bien mieux que son indice de référence de 9,2 %. La société se présente maintenant « comme un investisseur et seulement comme un investisseur », aux dires de sa présidente et cheffe de la direction Nathalie Palladitcheff à l’occasion du dévoilement des résultats annuels de la Caisse de dépôt.

Historiquement, Ivanhoé Cambridge a agi comme société exploitante en immobilier qui investissait, développait et gérait ses propres immeubles sur le modèle de Cadillac Fairview et d’Oxford, les bras immobiliers des caisses de retraite Teachers et Omers, de l’Ontario.

Depuis trois ans, Ivanhoé a fait évoluer son portefeuille en réalisant 250 transactions d’une valeur de 27 milliards. En résumé, elle a acheté des immeubles industriels et de logistique et elle a vendu des centres commerciaux. À la fin de la dernière année, le portefeuille s’élevait à 70 milliards.

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Nathalie Palladitcheff, présidente et cheffe de la direction d’Ivanhoé Cambridge

En 2022, plus précisément, le groupe a réalisé plus de 70 transactions d’une valeur de 15 milliards, dont 5,5 milliards en dispositions.

« Plus de la moitié de notre portefeuille en détention directe est constituée d’investissements qui ont moins de cinq ans », a souligné Mme Palladitcheff.

Le secteur de la logistique représente maintenant le quart de l’actif d’Ivanhoé. C’était 13 %, il y a trois ans. Le rendement s’est élevé à 14,3 % dans cette catégorie d’immeubles en 2022.

À l’inverse, la proportion des centres commerciaux a fondu de moitié, passant de 22 % à 11 %. « Aujourd’hui, nos centres performent mieux. Nous avons retrouvé le niveau des loyers prépandémie et le taux d’occupation est de 91 % », a dit la présidente.

La filiale immobilière de la Caisse a conclu ce mois-ci une entente avec la Société de transport de Montréal concernant l’aménagement d’une station de métro sur le terrain du centre commercial Galeries d’Anjou, qu’Ivanhoé Cambridge détient à 100 %.

Pas d’intérêt pour les RPA

Ivanhoé investit aussi dans le secteur résidentiel, en mettant le pied dans de nouveaux créneaux comme les résidences étudiantes et les logements partagés. Il n’est toutefois pas question d’investir dans les résidences privées pour aînés (RPA) du Groupe Sélection qui seront bientôt à vendre. La performance annuelle est de 5 % dans la catégorie résidentielle en 2022.

Le secteur des bureaux ne va pas bien, convient Mme Palladitcheff, qui insiste sur les écarts entre les villes. « Le retour au bureau en France est de 3,4 jours par semaine, alors qu’il est de seulement 2,4 jours aux États-Unis. » Il existe des écarts à l’intérieur même d’une ville. « Le retour à PVM [Place Ville Marie] est deux fois supérieur à la moyenne de Montréal. »

Mme Palladitcheff s’attend cependant à des lendemains qui déchantent. « Évidemment, ça va être difficile en 2023. Il n’y a rien qui pointe vers des conditions idéales en matière d’immobilier : l’inflation, les tensions géopolitiques, l’incertitude, une potentielle récession, l’accès au financement est quasi nul aux États-Unis. Je suis très lucide sur cette question. »